> Empathiques. Les participants qui se sentaient impuissants ont vu leurs neurones miroirs s'activer à la simple vue d'une main accomplissant une tâche répétitive et ennuyeuse. C'est-à-dire qu'ils ont ressenti de l'empathie pour la personne qui faisait ça sous leurs yeux.
> Indifférents. Les participants qui se sentaient puissants, eux, n'ont pas vu leurs neurones miroirs s'activer. Ils n'ont ressenti aucune empathie.
Qu'est-ce à dire? Que le pouvoir amoindrit notre capacité naturelle à l'empathie. Que toute personne en situation de leader perd la faculté – qu'il avait auparavant – de se mettre mentalement à la place d'autrui, en particulier lorsque celui-ci souffre ou a de la peine. Que l'on se blinde alors en devenant indifférent.
Cette conclusion va en faire bondir plus d'un, je l'imagine bien. C'est normal : qui est capable de reconnaître qu'il change, disons, en mal? Personne, c'est humain. La bonne nouvelle, dans tout ça, c'est que cette transformation n'est pas irréversible.
En effet, un nouveau leader est tout à fait en mesure de corriger les effets négatifs de la transformation qu'il vit, d'après l'étude de MM. Obhi, Hogeveen et Inzlicht. Comment? En multipliant les contacts humains. En se rapprochant plus que jamais de ses collaborateurs, en prenant le temps de discuter avec eux, en s'intéressant profondément à eux. Bref, en ouvrant son cœur. C'est aussi simple que ça.
En passant, le pape Jean-Paul II aimait à dire : «Vous valez ce que vaut votre cœur».