Maintenant, le phénomène va aller croissant, puisque le sondage de LinkedIn montre que la génération Y, plus que tout autre groupe d'âges, considèrent que le fait de travailler avec des amis a une influence positive sur le bonheur qu'ils ressentent dans leur quotidien au travail (63%), et même sur leur motivation (48%). De leur côté, la moitié des baby-boomers n'ont que faire de l'amitié au bureau : ils pensent, en effet, que cela n'a aucune incidence sur leur performance au travail.
Dans le même ordre d'idées, les trois quarts des membres de la génération Y (78%) soulignent que la socialisation avec les collègues améliore leur environnement de travail. En guise de comparaison, seulement le quart des baby-boomers (28%) le pensent aussi. À noter que 1 membre de la génération Y sur 3 croit que l'avancement de sa carrière passera par sa capacité à socialiser avec ses collègues.
Prenons un autre exemple, celui de la motivation… On y découvre un véritable fossé générationnel. En effet, 1 membre de la génération Y sur 4 estime qu'il est plus motivé à briller s'il bénéficie de l'amitié d'un collègue, et donc s'il évolue dans un environnement de travail, disons, amical. Pourquoi? Parce que cela le rend plus… compétitif! L'idée est dès lors que chacun va chercher à faire mieux que l'autre, dans un esprit de camaraderie.
Cela étant, cet esprit de compétition peut mal tourner, voire carrément déraper, si aucun garde-fou n'est instauré : 68% des membres de la génération Y reconnaissent qu'ils seraient prêts à renoncer à l'amitié d'un collègue pour obtenir une promotion… Quant aux baby-boomers, 58% d'entre eux déclarent qu'ils n'y songeraient même pas.
On le voit bien, l'amitié au travail a ses limites. Essentiellement une question de fidélité en ce qui a trait aux jeunes, semble-t-il. Néanmoins, une fois l'amitié nouée, elle peut aller en profondeur…
Par exemple, la moitié des membres de la génération Y sont ouverts à partager avec des collègues des conseils en matière de relations amoureuses. Ce qui n'est le cas que pour le quart des 55-65 ans.
Idem, la moitié des 18-24 ans sont prêts à discuter de salaire avec les collègues en qui ils ont confiance. Ce qui n'est vrai que pour le tiers des baby-boomers. Le tabou du salaire pourrait donc bien voler en éclats dans les prochaines années.