C'est une question de "canons de beauté"... Photo : DR.
BLOGUE. C'est à croire que la vie est foncièrement injuste : avez-vous remarqué, comme moi, combien la vie semble sourire à ceux qui sont beaux? Leurs conquêtes sont-elles-mêmes splendides, l'argent leur tombe du ciel, la chance tourne toujours en leur faveur, etc. Et ce n'est pas qu'une impression : de nombreuses études, dont celles de Daniel Hamermesh, professeur d'économie à l'Université du Texas à Austin (États-Unis), montrent que la beauté est un atout majeur dans la vie, vu que, entre autres, plus une personne est belle, plus son salaire est élevé.
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La question est la suivante : pourquoi? Oui, pourquoi la beauté est-elle un tel atout? Est-ce parce que les personnes aux traits séduisants bénéficient d'une discrimination positive? Ou bien, pour une autre raison mystérieuse? Cette interrogation existentielle a taraudé deux professeurs d'économie de l'Université de Vérone (Italie), Giam Pietro Cipriani et Angelo Zago. Le fruit de leur travail est une étude intitulée Productivity or discrimination? Beauty and the exams, qui montre que la réponse n'est pas celle que l'on croit a priori…
Ainsi, les deux chercheurs italiens ont réussi le tour de force de trouver une situation dans laquelle il était possible de savoir si les personnes belles étaient bel et bien favorisées, ou pas. Cette situation est née d'une réforme du système d'éducation italien survenue durant l'année académique 2001-02 : pour obtenir son premier diplôme universitaire (laurea), il suffisait désormais d'étudier trois et non plus quatre années, l'idée étant que cela permettrait de faire diminuer le pourcentage de décrocheurs (qui était à l'époque de 60%) et que cela permettrait de se rapprocher des standards européens (en France, par exemple, on peut obtenir le Deug au bout de deux années d'étude).
En conséquence, la première vague d'étudiants concernés par la réforme a vu la forme de ses examens changée. Il était dès lors possible de passer ses examens à l'écrit ou à l'oral, ou les deux, la meilleure des deux notes étant la seule retenue. Ces examens se produisaient à plusieurs reprises au cours de chaque année d'étude, en fait lors des trois sessions d'hiver, d'été et d'automne.
MM. Cipriani et Zago se sont penchés sur les dossiers scolaires des 885 étudiants d'une Faculté d'économie italienne dont ils ont tu le nom, qui se sont inscrits en première année lors de l'année académique 2001-02. Ces dossiers contenaient des informations comme le nom, le sexe, l'âge, l'adresse, les établissements scolaires fréquentés auparavant et, bien entendu, les moindres notes enregistrées – à l'écrit comme à l'oral – jusqu'à cette fameuse troisième année d'étude, à savoir jusqu'à la session d'été 2004.