Bien. Regardons à présent ce qu’a récemment mis au jour une étude sur le sujet. Une étude passionnante intitulée Sleep duration and life satisfaction et signée par Alan Piper, chercheur en économie à l’Université de Flensbourg (Allemagne).
Le chercheur s’est plongé dans une base de données dénommée Sozio-oekonomisches Panel (SOEP), qui regroupe une foule d’informations socio-économiques sur les Allemands. Deux types de données l’intéressaient : d’une part, toutes celles relatives au sommeil des Allemands ; d’autre part, toutes celles en lien avec leur niveau de satisfaction dans la vie. Pourquoi ? Pour regarder s’il y avait la moindre corrélation entre les deux, ces dernières années (de 2008 à 2012).
Résultat ? Limpides :
> Un lien évident. Il y a sans l’ombre d’un doute un lien de cause à effet entre la quantité de sommeil d’une personne et son niveau de satisfaction dans la vie. Ce qui n’est pas, on en convient, une grande découverte : il est évident que si vous passez une nuit trop courte, le lendemain, vous allez déchanter, à tel point que votre bonheur va en prendre un méchant coup.
> 8 heures, la durée idéale. En général, les Allemands dorment 7 heures par nuit en semaine, et presque 8 heures par nuit en fin de semaine. Et ce, peu importe le sexe ou la tranche d’âges : des variations existent, c’est vrai, mais elles sont, somme toute, statistiquement insignifiantes. Or, 7 heures de sommeil par nuit en semaine, ce n’est pas l’idéal. L’idéal, c’est 8 heures, ni plus ni moins. Pourquoi ? Parce que c’est là que le niveau de satisfaction dans la vie, et en particulier au travail, est optimal.
Autrement dit, il manque aux Allemands une heure de sommeil par nuit en semaine pour être en mesure d’optimiser leurs chances d’être vraiment heureux au travail. Oui, il leur suffirait de dormir une heure de plus pour ne plus ressentir ce qui leur gâche la vie au bureau, jour après jour : les sautes d’humeur qu’ils affichent de temps à autres, sans trop savoir pourquoi ; les trous de mémoire qui les font passer pour des idiots aux pires moments ; les prises de décision qui traînent en longueur, sans explication apparente ; les subites difficultés à rester concentré plus d’un quart d’heure ; les bouffées d’angoisse venues d’a priori nulle part ; etc. Autant de phénomènes, je le précise, qui sont scientifiquement liés au manque de sommeil.