Les trois chercheurs ont procédé à deux expériences visant à analyser le comportement des quelque 4500 participants au moment de jouer à un jeu de coopération. Le principe du jeu était simple : on attribuait la même somme d’argent à chaque participant ; on formait des groupes de quatre participants ; et on demandait à chacun de prendre une décision : soit garder son argent, soit le mettre – en tout ou en partie – dans le pot commun, sachant que le montant du pot commun serait multiplié par deux, puis équitablement réparti entre les quatre joueurs (qu’ils aient contribué au pot commun, ou pas).
Bien entendu, le but de chacun était de ressortir du jeu le plus riche possible. Restait à savoir quelle était la meilleure stratégie pour ça : fallait-il se montrer égoïste, en ne contribuant pas au pot commun et en espérant que les autres le fasse largement ? Ou fallait-il plutôt se montrer collaboratif, en contribuant généreusement au pot commun, dans l’espoir que tous les autres agissent de la même façon ? Ou bien, trouver un entre-deux ?
En vérité, l’important n’était pas là. Les expérimentateurs s’intéressaient à tout autre chose que la stratégie adoptée par chacun des participants. Ils avaient en effet demandé à chacun de rédiger par écrit ce qu’ils pensaient de leur propre attitude ainsi que de celle des autres. Dans le cas de la première expérience, cela leur a été demandé après la partie jouée ; et dans la seconde, au moment-même de prendre leur décision. Pourquoi ça ? Je vais vous l’expliquer…
Quand il leur a été demandé de donner ces explications après la partie, cela visait juste à savoir s’ils étaient globalement positifs ou négatifs. L’intérêt de ça, c’était que les trois chercheurs seraient dès lors en mesure de voir si le fait de ressentir des émotions positives (ou négatives) avait, ou pas, une influence sur l’envie de faire preuve de collaboration.
Et quand cette demande leur a été faite au moment-même de prendre leur décision, le but de l’opération consistait à voir si le fait d’avoir l’esprit occupé par quelque chose au moment de faire un choix avait, ou pas, une incidence sur l’envie de se montrer collaboratif.
Résultats ? Les voici :