Pourquoi ? Oui, pourquoi nous arrive-t-il, à nous aussi, d’aller souvent au plus pressé, sans vraiment réfléchir aux coûts que cela peut représenter pour nous ? Les chercheurs ont émis une hypothèse qui me semble intéressante, mais qui n’est pas encore validée : notre cerveau a une priorité constante, qui est de vider sa mémoire du superflu, si bien que lorsqu’il nous faut accomplir une tâche sans intérêt à nos yeux, il donne l’ordre au corps de l’accomplir au plus vite, peu importe l’effort que cela demandera. Les participants avaient dit qu’ils voulaient s’en débarrasser au plus vite, sans réfléchir, sans réaliser qu’en vérité leur cerveau leur avait ordonné d’agir de la sorte pour lui-même se dégager l’esprit de cette idée inutile d’apporter un seau d’eau au fond d’un couloir. C’est aussi bête que ça.
Pour en avoir le cœur net, les chercheurs ont procédé à une dernière variante de l’expérience. Cette fois-ci, le seau à main gauche était plein et le seau à main droite était vide. Que s’est-il alors passé ? Eh bien, le cerveau a fini par protester, et 70% des participants se sont fait violence en finissant par choisir le seau de droite, aprèes un temps d'hésitation. C’est que le coût demandé était alors démesuré. Ce qui signifie par conséquent que notre tendance à précrastiner connaît – fort heureusement – une limite, qui correspond au moment où le cerveau se résoud à ne pas aller au plus pressé pour se simplifier la vie.
Que retenir de tout ça? Ceci, à mon avis :
> Qui entend mettre fin à sa manie de précrastiner, c'est-à-dire de courir toute la journée dans tous les sens pour accomplir mille choses les unes après les autres sans compter ses efforts, se doit de prendre l'habitude de souffler un peu. Oui, il lui faut faire une habitude de réfléchir ne serait-ce que deux secondes avant de se lancer dans une nouvelle tâche – surtout lorsqu'elle lui paraît facile à mener à bien –, afin de laisser le temps nécessaire à son cerveau de vérifier qu'on ne va pas agir de manière absurde pour l'accomplir.
Deux secondes, c'est amplement suffisant pour le cerveau, ne vous inquiétez pas pour ça : il devinera la meilleure attitude à adopter sans avoir besoin pour cela d'un raisonnement conscient. Le meilleur choix vous apparaîtra comme par magie, du simple fait qu'il proviendra de votre inconscient. Et le tour sera joué!
En passant, Ésope a dit dans ses Fables : «Mieux vaut tenir que courir».
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