Les trois chercheurs espagnols se sont dit qu'une entreprise, somme toute, c'était un réseau de connexions : on peut considérer que chaque point du réseau est un employé et que chacun de ces points peut être relié à d'autres par un trait, en fonction des liens de travail qu'il a avec les autres. Et à partir de là, ils ont voulu voir comment une information nouvelle circulait dans ce réseau.
Le principe est simple... Chaque point a sa résistance propre à la nouveauté, si bien que ceux qui ont une résistance forte vont ralentir la circulation de l'information, et inversement, ceux qui ont une résistance faible vont accélérer la circulation de l'information. De plus, chaque lien a son importance : quand le lien entre deux points est bon (ex.: les deux employés s'apprécient), l'information circule aisément, en revanche, quand il est mauvais (ex.: les deux employés sont rivaux), l'information circule difficilement. Vous voyez? Parfait.
Ce n'est pas tout. Il faut également tenir compte d'une autre chose, fondamentale : la structure du réseau. Car il y a de multiples formes de réseau possible :
> Structure hiérarchique. Elle est formée d'un point en haut de la pyramide (le PDG) et de plein d'autres en-dessous de lui, par strates de plus en plus larges. L'essentiel des liens vont du haut vers le bas. C'est la structure d'entreprise la plus classique qui soit, celle qui a prédominé au XXe siècle.
> Structure en treillis. Elle est formée d'un point prédominant (le PDG) et de plein d'autres disposés autour de lui de manière partiellement ordonnée : certains points (ses lieutenants) sont logiquement reliés à lui, mais au-delà, les liens entre les différents points (les employés) ne suivent pas de logique apparente (par exemple, certains points devraient être reliés entre eux, mais ne le sont pas). C'est la structure d'entreprise la plus courante de nos jours, reconnaissons-le.
> Structure aléatoire. Elle est formée de points interreliés de manière aléatoire, sans aucune logique apparente, suivant le modèle mathématique mis au point à cet effet par Paul Erdös et Alfred Rényi. C'est une structure qu'on retrouve, entre autres, dans nombre de start-ups.
> Structure sans échelle. Elle est formée de points dont un petit nombre d'entre eux ont nettement plus de connexions que les autres. Ces points-là sont de véritables influenceurs. C'est là une structure qui correspond à celle, entre autres, des médias sociaux et des écosystèmes, et qu'on retrouve dans nombre de grandes entreprises.
> Structure en étoile. Elle est formée d'un point qui est relié à tous les autres points, ces derniers n'étant aucunement reliés les uns aux autres. C'est la structure du travailleur autonome, par exemple.
> Structure complète. Elle est formée de points qui sont tous reliés les uns aux autres. C'est la structure de nombre de très petites entreprises (TPE).
Fascinant, n'est-ce pas? Je suis sûr que vous avez identifié le type de structure de votre propre équipe ou entreprise. Poursuivons...