Comment le vérifier? En regardant si le besoin en nous de faire des choix est biologique. Oui, «biologique», c’est-à-dire inscrit dans nos gênes. Ni plus ni moins.
À cet effet, les trois chercheurs ont dégagé trois caractéristiques de la notion de choix :
1. Le choix est un moyen de survie. L’espèce humaine ne doit sa survie qu’à sa faculté de choisir, et bien entendu, d’apprendre de ses mauvais choix. Idem pour les autres espèces animales que nous cotoyons sur la planète. Bref, choisir nous a permis de nous adapter, et cela se poursuit toujours de nos jours. Cela est montré par de multiples études qui, a contrario, indiquent à quel point il est dommageable de ne pas avoir à notre disposition différents choix : Shapiro (1996), dans son étude Controlling ourselves, controlling our world, a mis au jour le fait qu’avoitr moins de contrôle sur notre environnement peut déclencher des troubles anxieux, du comportement, de l’appétit, etc.
2. Le choix est l’expression d’un désir. Catania (1980) et Suzuki (1999) ont mené des expériences respectivement sur des pigeons et des primates qui ont permis de découvrir que les animaux préfèrent toujours l’option où ils ont un choix plutôt qu’à celle sans choix, et ce, même si à la toute fin le résultat est le même. Le même Suzuki (1997) et Bown (2003) ont fait le même constat avec l’être humain. Comportement irrationnel? Lubie? Pas du tout! Il semble que l’on éprouve plus de satisfaction après avoir choisi une chose plutôt qu’après l’avoirr toute cuite dans le bec…
3. L’absence de choix est nuisible. Avoir le sentiment que l’on exerce un certain contrôle sur notre environnement réduit notre niveau de stress, comme l’on montré Morgan et Tromberg (2007) dans leur étude Sources of stress in captivity. De fait, des animaux élevés en captivité souffraient rapidement de maux que n’avaient pas ceux élevés en plein air, maux se résumant par un moins grand appétit de vivre. Même chose, la privation de choix déclenche chez l’être humain des problèmes de concentration, des baisses d’attention, et même des peurs irrationnelles, d’après une expérience de Crombez (2008) dévoilée dans l’étude dénommée Is it better to have and lose control than never to have control at all?
«Toutes ces études indiquent que notre besoin de contrôle est bel et bien biologique. Celui-ci contribue à notre faculté d’adaptation. Il nous permet d’exprimer nos désirs. Et il évite l’atrophie de nos talents acquis. Maintenant, il convient de regarder ce qui se passe dans notre cerveau au moment où nous faisons un choix, histoire de mieux comprendre la mécanique du choix», disent les chercheurs.