Que retirer de tout cela à l'échelle de votre travail? De votre façon de diriger votre équipe? C'est très simple. Imaginons qu'un conflit survienne parmi les vôtres, même un conflit mineur. On peut voir cela comme une mini-guerre civile : deux camps se forment, d'une part les forces loyales au boss, d'autre part, les forces rebelles, menées par un leader occasionnel. Si le conflit s'envenime, mieux vaut alors songer à la médiation, c'est-à-dire demander à quelqu'un d'externe d'intervenir pour rétablir le dialogue et trouver une solution satisfaisante pour tous. Oui, quelqu'un d'externe comme un manager issu d'une autre division, un dirigeant d'une autre entreprise, voire un consultant rompu à cet exercice.
Et si cela ne fonctionne guère, il pourrait être sage d'appliquer la théorie du Nouveau Leader. Par exemple, on pourrait imaginer que le boss se retire du conflit et délègue toute son autorité à une autre personne, bien entendu dans le seul cadre du dossier en question. Cela lui permettrait de ne pas perdre la face après les éventuelles concessions faites par son délégué, et même de réussir à avaler sans trop de mal des pilules amères qu'il aurait sinon refusé catégoriquement de considérer.
Intéressant, n'est-ce pas? Je suis sûr que vous avez déjà en tête des images de conflits survenus au bureau qui auraient pu être bien résolu, si l'on avait eu recours à la médiation. À une médiation parfaitement "timée". Pas vrai?
En passant, le poète latin Lucain a dit dans Pharsale : «Dans une guerre civile, la victoire même est une défaite».