Pour s'en faire une idée, elle a concocté un modèle de calcul économétrique visant à déterminer la performance globale des banques, du point de vue de ses prêts, en fonction des différents degrés de pouvoirs accordés aux succursales. Ce modèle permet d'évaluer l'impact sur la performance – tant quantitatif que qualitatif – des différentes politiques de délégation envisageables. Ce qui va du contrôle total de la part du siège social à l'exact inverse, à savoir la liberté totale en matière de prêts pour toutes les succursales.
Puis, la chercheuse a mis la main sur l'ensemble des données financières d'une institution financière européenne dont l'identité n'a pas été dévoilée, entre 2004 et 2008. Elle s'est penchée sur tout ce qui avait trait aux prêts : montants, durées, succursales émettrices, gains empochés par les succursales, etc.
Enfin, elle a combiné le tout, histoire de voir si les décisions prises en matière de prêts avaient été optimales, ou pas. Et ce, tout simplement en comparant les performances enregistrées et celles qui auraient pu être si la succursale avait eu plus, ou moins, d'autonomie par rapport au siège social.
Résultats? C'est très simple :
> Du pour. Plus on délègue, plus la performance s'apprécie du point de vue quantitatif. C'est-à-dire que plus les succursales sont autonomes par rapport au siège social, plus elles accordent de prêts et plus ceux-ci sont élevés.
> Du contre. Plus on délègue, plus la performance se déprécie du point de vue qualitatif. C'est-à-dire que plus les succursales sont autonomes par rapport au siège social, moins les prêts qu'elles accordent sont rentables pour la banque.