> Influencés. Les membres du groupe qui avaient sous les yeux la note moyenne avant d'attribuer eux-mêmes une note ont été influencés. Ils ont grosso modo fait coller leurs notes à celles qu'ils voyaient, et donc cédé à la pression sociale. Plus précisément, ils se sont servis de la moyenne des notes des autres comme d'une référence à partir de laquelle ils ont fait leur propre évaluation.
> Pas influencés. Les membres de l'autre groupe, en revanche, n'ont aucunement été impressionnés par le fait qu'il y avait beaucoup, ou très peu, de gens qui avaient aimé l'article à noter. Ils n'en ont pas tenu compte.
Comment expliquer une telle divergence? Réfléchissons un peu… La différence entre les deux groupes réside dans une seule chose, la présentation de l'information. Quand l'information fournie correspond exactement à la tâche demandée (on est exposé à une note avant d'avoir à mettre soi-même une note), nous nous laissons influence. Par contre, quand l'information fournie n'a rien à voir avec ce que l'on a à faire (on est exposé à des J'aime alors qu'on doit mettre une note), notre cerveau ne considère pas cette donnée comme pertinente. Par conséquent, la divergence de comportements s'explique tout bonnement par la similarité.
L'air de rien, cette trouvaille a une grande implication : si l'on souhaite résister à la pression sociale – autrement dit, faire preuve d'indépendance d'esprit lorsqu'il nous faut prendre une décision –, le mieux est d'écarter volontairement toute donnée correspondant exactement à ce qu'ont fait d'autres dans une même situation.
Prenons un cas concret… Nouveau dirigeant d'une équipe, vous devez évaluer pour la première fois les membres qui la composent. Il vaudrait alors peut-être mieux ne pas demander aux ressources humaines de vous communiquer leurs évaluations précédentes, car vous auriez le réflexe inconscient de vous baser sur ce qui a été déjà dit sur eux. C'est aussi simple que ça.
Bref, on peut retenir de l'étude de M. Sakamoto que :