L’interrogation est donc : les recruteurs de la NBA se laissent-ils influencer par le March Madness? Ont-ils, par exemple, le réflexe de recruter à prix d’or celui qui s’est démarqué lors de cette compétition, même si durant le reste de la saison il n’avait guère fait d’étincelles? Et inversement, de négliger un prodige qui aurait enregistré une sous-performance durant cette brève compétition?
Pour le savoir, les deux chercheurs ont eu l’idée de se plonger dans les statistiques des joueurs et des équipes de la NCAA de 1997 à 2010, à la recherche des «performances inattendues», positives comme négatives. Puis, ils ont regardé les décisions prises par les recruteurs de la NBA par rapport à ces «performances inattendues» : ces dernières les ont-elles influencé dans leurs choix, ou pas? Enfin, ils ont analysé si les «performances inattendues» permettaient, ou non, de prédire la performance du joueur en NBA dans les années suivantes.
Tenez-vous bien, les trouvailles de M. Ichniowski et de Mme Preston sont on ne peut plus fascinantes…
> Une influence indubitable. La performance d’un joueur et de son équipe au March Madness a une influence directe sur les décisions prises lors des repêchages de la NBA. Celle-ci est même mesurable : à chaque victoire, quand un joueur marque 4 points de plus que sa moyenne par match durant la saison régulière, il progresse dans sa position de repêchage de 4,7 places (ex. : s’il parvient à marquer 12 points de plus que sa moyenne habituelle, il grimpe d’une quinzaine de places aux repêchages).
> Une influence pondérée. Les recruteurs de la NBA ne sont pas complètement obnubilés par le March Madness. Ils appuient leurs décisions sur d’autres facteurs que cette seule compétition.
En fait, les recruteurs semblent ne pas tenir assez compte du March Madness, comme s’ils avaient instinctivement peur de tout ce qui y brillait trop. De fait…