Les recherches scientifiques sur le P600 sont relativement récentes : celui-ci a été mis au jour par Lee Osterhout & Phillip Holcomb en 1992, et depuis, les études se multiplient pour en savoir davantage à son sujet. C'est pourquoi Mmes Stowe et Hendricks ainsi que MM. Hoeks et Brouwer ont voulu savoir, eux, si le P600 survenait, ou pas, dans le cas où la question posée est incomplète, ou à tout le moins difficile à saisir du premier coup.
Pour ce faire, ils ont procédé à deux expériences auprès, à chaque fois, d'une vingtaine de volontaires. La tâche demandée à chacun d'entre eux était simple : il leur fallait lire attentivement les mots qui apparaissaient les uns après les autres sur l'écran d'un ordinateur, lesquels formaient des phrases. À chaque fois, la première série de mots formait une question posée par quelqu'un, et la seconde, la réponse donnée par son interlocuteur. Puis, les participants devaient, de temps à autre, répondre eux-mêmes à une question posée par l'examinateur, histoire de vérifier qu'ils avaient bien compris les deux phrases qu'ils venaient de lire.
Un exemple vous permettra de saisir le type de difficulté dont il s'agissait :
> Q.: Que s'est-il passé?
> R.: Le maire a prié le conseiller municipal et l'échevin de manière exubérante.
Ou encore :
> Q.: Qu'ont fait le maire et l'échevin?
> R.: Le maire a prié le conseiller municipal et l'échevin de manière exubérante.
Vous voyez, ça n'a pas vraiment de sens, comme dialogue. L'objectif de l'expérience était justement de savoir ce qui se produisait dans le cerveau des participants confrontés à ces mini-dialogues bizarroïdes. Ce que des électrodes placées sur le cuir chevelu a permis de découvrir.
Résultats? Fascinants…