> Si, à la fin des 10 tours de jeu, l'argent qui se trouve dans le pot commun dépasse effectivement l'objectif fixé, alors chacun empoche ce qu'il a personnellement mis en trop et conserve ce qui lui restait.
> Et si l'objectif fixé n'est pas atteint, alors tout le monde perd l'argent mis dans le pot commun et ne conserve que ce qui lui restait.
Le gagnant est, bien entendu, celui qui se retrouve avec le plus d'argent à la toute fin.
On le voit bien, il s'agit là d'un jeu éminemment stratégique. L'idéal est de laisser les autres dépenser leur argent pour atteindre l'objectif fixé, en contribuant le moins possible. Mais le risque est que tout le monde adopte la même stratégie, et donc que l'objectif ne soit pas atteint. Bref, nous sommes confrontés à un cas de figure où la catastrophe est annoncée, car tout pousse à aller collectivement droit dans le mur.
D'où l'intérêt de l'approche économétrique des quatre chercheurs, puisqu'elle peut permettre d'identifier la meilleure stratégie à adopter quand on sait que les risques d'échec collectif sont élevés. Ils ont mis tout ça dans un ordinateur et observé ce qui se passait dès lors. Résultats? Saisissants…
> Coopération. Plus le risque d'échouer est grand, plus les uns et les autres se mettent à coopérer ensemble pour éviter le drame. Et inversement.
> Échec. Les échecs ne surviennent pas le plus souvent quand le risque d'échouer est élevé, mais quand il est modéré. Pourquoi? Parce que tous les joueurs ne mesurent pas bien le danger lorsqu'il est modéré, et poursuivent donc leur stratégie égoïste trop longtemps : le temps qu'ils réagissent, il est déjà trop tard.
> Temps. En général, les joueurs contribuent de manière modérée durant les premiers tours de jeu, puis arrêtent durant un certain temps – par prudence, de crainte de contribuer davantage que les autres –, pour finir par contribuer massivement à la toute fin. À noter que lorsque les joueurs ne contribuent quasiment pas à l'effort commun au début du jeu, l'objectif fixé est rarement atteint à la fin.
Que retenir de tout cela? Trois conseils pratiques destinés au manager, à mon avis :