C'est justement l'objet d'une étude passionnante, intitulée Explaining incivility in the workplace: The effects of personality and culture. Celle-ci est signée par trois professeurs de management – Wu Liu, de l'Université polytechnique de Hong Kong (Chine); Ray Friedman, de l'École de management Owen (États-Unis); Shu-Cheng Steve Chi, de l'Université nationale de Taïwan –, ainsi que par un étudiant, Ming-Hong Tsai, de l'École de management Anderson (États-Unis). Elle montre que l'incivilité peut être aisément combattue en entreprise…
Les quatre chercheurs ont invité 268 étudiants à répondre à un questionnaire visant à évaluer leur propension à l'incivilité et certains traits de leur personnalité. Ces étudiants suivaient des programmes de MBA, et avaient déjà une expérience professionnelle. Une partie d'entre eux venaient des États-Unis, une autre, de Taïwan.
Pour mesurer leur tendance à l'incivilité, il leur était demandé s'ils se retrouvaient, ou non, dans certaines affirmations. Comme «Si quelqu'un me pousse, je le pousse à mon tour», «Si une voiture roule dans une flaque d'eau et m'éclabousse, je crie sur le chauffeur» et autres «Si je suis mal servi au restaurant, je n'en fais aucunement mention».
Idem pour évaluer sa capacité à résoudre un conflit au bureau. Les participants devaient mettre une note de 1 (complet désaccord) à 7 (totalement en accord) à différentes affirmations. Comme «J'ai confiance en mes capacités de leader pour résoudre un conflit au bureau» et «J'ai très peu d'expérience de conflit au bureau».
D'autres éléments étaient également évalués. L'un d'eux était le collectivisme, avec des affirmations à noter comme «Il est important pour moi de respecter les décisions du groupe» et «Le don de soi est une vertu». Un autre, encore, était l'ambition professionnelle. Etc.
Après cela, les quatre chercheurs ont regardé s'il existait des corrélations entre ces différents éléments. Ce qu'ils ont trouvé est très instructif :