Alors, comment s'y prendre pour deviner s'il y a un Münchhausen près de soi? Le professeur de management recommande de se poser les questions suivantes :
> L'employé que vous soupçonnez être un Münchhausen est-il très souvent impliqué dans la résolution de problèmes? Et dans l'affirmative, y parvient-il aussi très souvent avec un brio impressionnant?
> Cet employé fait-il alors beaucoup d'efforts pour découvrir l'origine des problèmes qu'il résout si bien? Ou a-t-il plutôt tendance à vite passer à autre chose?
> La version de l'histoire de la résolution du problème rencontré donnée par cet employé correspond-t-elle aux versions des autres principaux intéressés?
Vos réponses à ces interrogations devraient suffire à vous mettre la puce à l'oreille. Ou bien, à vous rassurer.
Maintenant, imaginons que vous réalisez qu'un Münchhausen rôde aux alentours. Ou, de manière plus classique, qu'un employé nuit grandement à la productivité de l'équipe dans laquelle il évolue en raison de troubles du comportement sévères. Comment faire face à ça? M. Bennett suggère deux choses :
> Attention. Portez exprès nettement moins d'attention à cet employé. Ne lui attribuez plus des lauriers comme auparavant, mais discernez-les plutôt à tous ceux qui ont contribué à la solution du problème réglé. Car le simple fait de ne plus pouvoir attirer l'attention sur sa personne va perturber le Münchhausen au point, peut-être, de ne plus agir comme il le faisait jusqu'alors.
> Compassion. Partagez vos inquiétudes concernant cet employé à des personnes qui seront en mesure de s'en occuper adéquatement (ressources humaines, psychologue du travail, etc.). Et ce, tout en gardant un œil bienveillant, mais distant, sur cette personne qui souffre.
Vous devriez dès lors voir l'ambiance de travail changer du tout au tout. Les sempiternels problèmes disparaîtront d'eux-mêmes. Et surtout, les sourires reviendront sur tous les visages. Comme par enchantement.
En passant, le dramaturge français Pierre Corneille a dit dans Rodogune : «Qui ne sent point son mal est d'autant plus malade».
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