«Cette conclusion peut sembler incroyable, parce que nous avons tous appris jeunes que le bonheur et l’accomplissement étaient liés à des conditions externes, comme l’argent, la réussite ou le statut social. Julio, un économiste de renom, était parvenu au sommet de la réussite à 21 ans. PDG d’une multinationale de conseil en stratégie, il venait de s’installer à New York avec la femme qu’il aimait, pour y implanter le siège social de son entreprise et terminer un MBA en management. Il raconte, dans le cadre d’une entrevue radiophonique :
“Depuis mon plus jeune âge, j’entretenais une image du succès matérialisée par deux cellulaires, du travail à gogo, des voyages. Et j’en étais arrivé à ce point de ma vie. Mais un jour, je me suis réveillé avec une sensation de vide et de tristesse. Je me sentais incomplet. Rien de ce que j’avais accompli ne me semblait avoir du sens. Rien n’allait m’apporter la paix et la sérénité que je désirais.”
«Julio s’est mis en quête de ce qui lui manquait. Il a un peu ralenti son rythme de vie et a pratiqué la méditation. Il a passé plus de temps seul dans la nature. “Finalement, j’ai découvert que la paix et la sérénité étaient en moi. Je devais seulement m’arrêter et réfléchir à ce qui se passait. Ensuite, j’ai remarqué que les changements qui se produisaient en moi se répercutaient à l’extérieur. J’étais moins stressé au travail, plus gentil avec les autres, plus calme. Et ceux qui me côtoyaient l’ont remarqué. Je suis devenu un meilleur collègue, un meilleur patron, un meilleur employé.”
«Julio a découvert que le bonheur extérieur qu’il poursuivait était, par nature, rare et fuyant. Il surgissait, par exemple, à la concrétisation d’un objectif de carrière, puis disparaissait. Seule la satisfaction intime que Julio allait chercher au fond de lui était suffisante et durable. En adoptant des activités qui stimulaient ses neurones, notamment en passant du temps à méditer dans la nature, il a recadré sa vision de la vie, ce qui l’a transformé en une personne plus sociable. Grâce à cet accord avec lui-même, Julio a pu s’accorder avec les autres. (...)
«Si, comme le suggère le professeur Gilbert, nous sommes capables de tisser notre bonheur, alors ce fameux bonheur que nous désirons tant n’est pas une ressource rare. Il est disponible en quantité suffisante et souvent abondante. Sa réalisation dépend largement de nous. Est-il possible que nous mourions de soif alors que nous sommes au bord d’une source généreuse?