M. Kim a ensuite procédé à différents calculs pour distinguer l'überconfiance du narcissisme, du simple optimisme, ou encore de la réaction épisodique – tout à fait humaine – d'éviter de s'attribuer tous les torts quand les choses tournent mal. Il a notamment tenu compte de la fréquence à laquelle revenaient les indices d'überconfiance dans les paroles des PDG : il n'y a, d'après lui, vraiment excès de confiance en soi que lorsque cette fréquence est franchement élevée.
Cela fait, le chercheur a ensuite consulté la base de données Execucomp, pour les années allant de 1993 à 2008. L'objectif? Regarder l'évolution de la carrière des PDG überconfiants, en ayant une attention particulière à la période de temps qui a suivi chacun de leur passage à la chaîne CNBC. Enfin, il a observé tout aussi attentivement l'évolution du cours des titres boursiers des entreprises concernées.
Résultats? Accrochez-vous bien…
> Les investisseurs détestent les PDG überconfiants. Rivés à CNBC, les gros investisseurs semblent doués pour déceler les indices d'überconfiance des PDG qui passent en direct à la télévision. Ce flair leur permet de détecter si celui-ci a trop tendance à s'attribuer les bons coups et à trop se défiler à l'évocation des mauvais coups. Et leur réaction ne se fait pas attendre : ils vendent! Ils vendent massivement, au point de faire aussitôt chuter les cours.
> Les PDG überconfiants ne font pas de vieux os. Ils ont beau être de beaux parleurs, les PDG überconfiants sont très vite virés par le conseil d'administration dès lors que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Ils se font même virer plus vite que ceux qui ne souffrent pas d'excès de confiance en eux, qui sont, disons, généralement "modérés" dans leurs propos. Il semble donc que, comme les investisseurs, les administrateurs ne s'en laissent pas compter. À noter, de surcroît, que les investisseurs sont les premiers à saluer le renvoi brutal des PDG überconfiants, car le cours du titre de l'entreprise se met alors à bondir d'un coup!
> Les acquisitions effectuées par les PDG überconfiants virent au vinaigre. Du moins, en Bourse. C'est que les investisseurs, conscients que les PDG en question souffrent d'excès de confiance, voient d'un très mauvais œil leur décision d'acquérir une entreprise en vue de la fusionner à la leur. Cette décision, toujours majeure pour l'entreprise, suscite plus d'inquiétudes que d'admiration, et par suite, la réponse en Bourse n'est jamais celle attendue par les hautes directions concernées.