> Les préférences des hommes. Quel que soit le poste en question, les hommes ont largement eu tendance à choisir comme leader une femme à la voix grave. Et quand il n'y en avait pas en lice, ils votaient de préférence pour un homme à la voix grave.
> Les préférences des femmes. Quel que soit le poste en question, les femmes ont largement eu tendance à choisir comme leader une femme à la voix grave. Et quand il n'y en avait pas en lice, elles n'avaient aucune préférence particulière entre un homme à la voix grave ou à la voix aigue.
Pourquoi hommes comme femmes ont-il un tel faible pour les leaders à la voix grave? Une précédente étude des deux mêmes chercheurs apporte un élément de réponse, celle intitulée Sounds like a winner: Voice pitch influences perception of leadership capacity in both men and women. Cette dernière montre en effet que nous associons les voix graves à :
> La compétence professionnelle;
> La puissance;
> L'intégrité.
Autrement dit, dès que nous entendons parler quelqu'un à la voix grave, nous lui attribuons les caractéristiques fondamentales du leadership que sont la compétence, la puissance et l'intégrité. C'est plus fort que nous, nous voyons cette personne comme un leader sans même la connaître.
Maintenant, on peut se demander pourquoi les femmes sont subitement indifférentes au ton de la voix d'un homme lorsque celui-ci entend obtenir un poste de direction traditionnellement occupé par des femmes. Mme Anderson et M. Klofstad n'ont pas de réponse tranchée à cela, mais une hypothèse tout de même : elles attendraient des qualités "féminines" de la part du leader qui occuperait un tel poste, si bien qu'exceptionnellement elles verraient d'un bon œil l'élection d'un homme à la voix aigue, tout en gardant un faible, bien sûr, pour un homme à la voix grave; bref, elles seraient tiraillées entre les deux s'il leur fallait vraiment faire un tel choix.
Que retenir de tout cela? Une chose très simple, à mon avis :
> Mesdames et messieurs, prêtez une attention toute particulière à votre voix lorsque vous avez des visées sur un poste de direction. Au besoin, apprenez à forcer un peu votre voix dans les graves lorsque vous vous adressez aux personnes dont dépend la décision finale.
En passant, l'écrivain français André Suarès a dit dans ses Remarques : «La voix ne trompe pas, même si les paroles trompent».