Les deux analystes ont identifié plusieurs avantages principaux à suivre le pionnier :
> Le suiveur peut se mettre à imiter le produit du pionnier, et ce à moindres frais et moindres coûts;
> Le suiveur peut même faire mieux que le produit du pionnier, en améliorant l’une de ses caractéristiques réclamée par les consommateurs;
> Le suiveur peut évaluer si le nouveau marché créé par le pionnier mérite ou pas d’être investi, et donc éviter de perdre de l’argent dans une «trouvaille» sans guère d’intérêt commercial;
> Le suiveur peut apprendre des erreurs du pionnier, et ainsi éviter de lourdes dépenses;
> Etc.
Alors, comment faire pour peser le pour et le contre? Que vaut-il mieux : être le pionnier, ou bien le suiveur? Est-ce que, comme nombre de timorés aiment à le dire et le répéter, «ça dépend des cas»?
Pour avoir les idées claires à ce sujet, les deux analystes d’IHS Consulting se sont plongés dans quantité d’études et ont scruté à la loupe nombre de cas vécus. Et ils en ont tiré plusieurs enseignements, que je vais partager avec vous de ce pas. Pour que le pionnier ait un réel avantage sur ses compétiteurs, il faut que les conditions suivantes soient toutes réunies – je souligne, «toutes» :
> Il faut que le nouveau produit présente de réelles économies d’échelle pour le pionnier, et que celles-ci soient moins vraies pour les suiveurs;
> Il faut que le fait d’arriver le premier sur le nouveau marché entrave la pénétration des suiveurs dans celui-ci, et donc que les «ressources» y soient limitées;
> Il faut aussi que les consommateurs aient du mal – techniquement ou affectivement – à changer de produit en faveur de l’un de ceux des suiveurs.
On le voit bien, il est extrêmement rare que ces trois conditions soient réunies lors du lancement d’un tout nouveau produit ou service. Car cela suppose que l’innovation en question soit une sorte d’ovni dans un marché de niche si pointu que rares étaient ceux qui avaient perçu son existence-même.