> Le bonheur à tout prix est un leurre. À mesure qu'une entreprise grimpe dans le palmarès des entreprises les plus heureuses de son pays, le titre de celle-ci grimpe en Bourse. Et inversement. C'est-à-dire que plus un employeur s'évertue à rendre ses employés heureux, plus son entreprise est considérée comme de plus en plus performante aux yeux des investisseurs, et plus elle gagne en valeur. Mais attention : cela n'est vrai que dans les pays où le marché du travail est très flexible! Pas dans les autres : un employeur allemand, par exemple, aura beau multiplier les programmes de bien-être destinés aux employés, cela ne fera pas pour autant grimper automatiquement le titre de l'entreprise en Bourse.
Pourquoi ça? Pourquoi de tels programmes sont-ils payants en Amérique du Nord, et pas vraiment en Europe? D'après les trois chercheurs, la raison principale de cette différence est logique : une gâterie a beaucoup d'effet là où le sort des employés est précaire, et nettement moins là où les employés bénéficient d'une relative sécurité d'emploi. C'est bien connu, les cadeaux sont d'autant plus appréciés qu'ils sont rares, ou à tout le moins inattendus.
Que retenir de tout cela? Ceci, à mon avis :
> Rendre ses employés heureux au travail est une nécessité. Car c'est cela qui peut faire devenir son équipe, voire toute son entreprise, vraiment performante.
> Rendre ses employés heureux à tout prix est une erreur. Car à trop gâter on finit par lasser.
Alors? Que faire? C'est tout bête, il suffit de trouver un juste milieu :
> Qui entend rendre ses employés vraiment heureux se doit de les surprendre agréablement. Qu'est-ce à dire? Eh bien, l'idée est ici de ne pas en faire trop, ni trop peu. L'idéal est de faire, au bon moment, le geste qui rendra autrui heureux. Oui, franchement heureux. Pensez, si vous êtes un homme, à votre conjointe : à votre avis, qu'est-ce qui la rendrait vraiment heureuse de vivre avec vous, entre recevoir un diamant chaque année à la même date (comme l'anniversaire de votre mariage), et recevoir, quand elle en a secrètement besoin, un petit geste attentionné de votre part (comme une escapade surprise à la campagne, en amoureux, une longue fin de semaine, alors qu'elle traverse une période difficile au travail)? Hein? À votre avis?
Voilà. C'est maintenant à vous de jouer. Et de trouver les petites attentions qui feront en sorte que vos employés seront aux anges.
En passant, le journaliste français Georges-Armand Masson disait : «Si l'on était toujours heureux, où serait le plaisir?»
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