La ministre Joly a tenté de défendre, très maladroitement, son fameux deal. [123RF]
Wow! Quelle semaine fascinante pour le monde des affaires au Québec. C’est fou à quel point, en l’instant de quelques journées, on peut se réveiller avec un portrait complètement différent de celui de la semaine précédente!
Tout a commencé avec la «menace» d’Uber de quitter le Québec, si les règles ne changeaient pas, afin de satisfaire leurs désirs.
Uber est une entreprise que je n’ai jamais portée dans mon cœur. Malgré le fait que je reconnaisse et sois content qu’ils aient forcé l’industrie du taxi à se dépoussiérer (il y a encore énormément à faire), je déteste leur côté cowboy.
En tant qu’entrepreneur, mon objectif est de bâtir une entreprise qui vise la croissance et la rentabilité financière, mais aussi, en parallèle, je trouve important de la bâtir en respectant les lois des marchés dans lesquels elle s’implante. Si on veut modifier les lois, je préfère le faire politiquement plutôt que cavalièrement.
Comment défendre une entreprise qui refuse de suivre le b.a.-ba des affaires? Je ne suis pas contre l’avancement de la technologie ou contre les entreprises qui bouleversent nos vieilles méthodes. Bien au contraire, je suis plutôt contre les entreprises qui débarquent tels des conquérants du Far West et imposent leurs manières de faire, en faisant fi des lois et des conséquences.
À peine avais-je eu le temps de me remettre d’Uber que le fiasco Netflix a pris naissance. Comme des millions d’entre nous, j’ai écouté Mélanie Joly tenter de défendre, très maladroitement, son fameux deal.
Une chose est certaine, cet «aplaventrisme» devant Netflix est ridicule. Rarement ai-je vu, comme l’a si bien dit Gérald Fillion, un gouvernement créer une «concurrence déloyale et une injustice commerciale» envers les entreprises de son propre pays. Ce type d’entente, quoique différent de la menace d’Uber, est inquiétant.
Rappelons-nous aussi qu’un autre géant américain, Airbnb, a énormément de difficulté à suivre les règles.
Ce colonialisme économique est dangereux et met à risque des centaines de milliers d’entreprises à travers le monde qui décident, avec raison, de suivre les règles du jeu.
Sous couvert de l’innovation, ces nouveaux géants intimident et réussissent bien souvent, grâce à leur gigantesque puissance monétaire, à avoir gain de cause. Forçant même un pays à se mettre à genoux.
En tant que citoyens, nous ne pouvons accepter ces agissements. Bien que payer une taxe soit la chose la moins agréable que je puisse faire, je suis conscient que c’est important.
Doit-on revoir nos règles fiscales? Oui. Doit-on mieux gérer les fonds publics? Oui. Doit-on se mettre à genoux devant leurs demandes? Non. Je suis totalement contre le fait qu’une compagnie, quelle qu’elle soit, décide et impose ses propres règles au détriment du bien commun.
Bien que je sois contre la majorité des interventions des gouvernements dans le monde des affaires, je suis pour un gouvernement qui donne une chance égale à tous. Déshabiller Pierre pour habiller Paul n’a jamais été gagnant.
Netflix m’a redonné le goût d’écouter des séries. De House of Cards à Narcos en passant par Chef’s Table, je suis leur premier fan. Cependant, comme tout citoyen responsable, je suis contre le fait qu’ils bénéficient d’un avantage indu, surtout envers nos propres entreprises.