Il subsiste un grand bémol à ces rachats : il ne faut pas en faire une indigestion! Autozone a procédé à tellement de rachats que son équité est fortement négative, et son bilan est endetté. En effet, la société n'a pas hésité à grugé toutes ses réserves financières afin de consacrer plus d'argent aux rachats que ce que pouvaient lui permettre ses profits. Elle a même eu recours à la dette. Sa valeur au livre des 10 dernières années présente parfois des anomalies. Sur cette page de Morningstar, vous pouvez constater à la 9e ligne (Book Value Per Share) que la valeur nette par action est passée de 1,98$ à 4,92$ en 2005. Ces chiffres pourraient laisser croire que l'entreprise a généré assez de profits en une seule année pour doubler sa taille. En réalité, il n'en est rien.
La société a simplement racheté moins d'actions que l'année précédente, ce qui permit de laisser en réserves une partie des profits. Comme l'équité affichait un montant minime, ayant pour cause les énormes rachats des années précédentes, il fallait très peu d'argent pour créer une forte croissance. Si vous avez 5$ dans un compte de banque, et que vous décidez de déposer 10$, vous aurez triplé votre encaisse, mais on peut difficilement dire que vous avez accompli un exploit!
Vous remarquerez, toujours sur le lien de Morningstar, que la valeur au livre récente affiche un montant négatif de 24,89$. C'est le reflet d'une équité négative au bilan de 1,1G$, sans même avoir pris en compte les 364M$ d'actifs intangibles qui plongent davantage cette équité dans le rouge. La dette à long terme quant à elle s'élève à 3,2G$.