Pourtant, en immobilier, il utilise régulièrement le ratio des revenus sur les loyers. Par exemple, il sait que payer 6 fois les revenus s'avère une bonne affaire, comparativement aux multiples de 10 ou 12 auxquels on assiste présentement dans le marché actuel. En ce qui concerne Potash, il a recours tout simplement à l'ancrage. Il observe le titre pendant un moment, et s'il baisse, il en conclut que le prix doit être intéressant puisqu'il est moins cher qu'avant.
Si l'entrepreneur utilisait les mêmes techniques qu'à la bourse pour évaluer un immeuble, on pourrait affirmer qu'il se contenterait de l'observer de l'extérieur. Il ne chercherait pas à savoir quels sont les loyers, l'état de l'immeuble ou la qualité des locataires. Or, il serait d'accord pour dire qu'agir ainsi mènerait tôt ou tard à la catastrophe.
Nous sommes souvent estomaqués de constater que des gens très intelligents et compétents n'arrivent pas à faire le rapprochement entre la bourse et leur propre domaine. Il semble que la bourse brouille les cartes. Nous savons bien que l'entrepreneur en question ne ferait jamais l'acquisition d'une entreprise privée dans le domaine des fertilisants. Devant une telle opportunité, il s'exclamerait sans hésiter que ce n'est pas son domaine!
À la bourse, tout comme dans l'univers des entreprises privées, on se doit de respecter son cercle de compétence. Si un investisseur ne connait pratiquement rien dans le domaine des ressources naturelles, il devrait s'abstenir d'y investir. Trop souvent, on pense que nos investissements doivent être diversifiés et ainsi couvrir la plupart des secteurs. Nous pensons plutôt que l'on doit rechercher les secteurs que l'on connait le mieux. Tout comme pour l'entrepreneur en immobilier, c'est en possédant davantage de connaissances que les autres sur un ou quelques domaines que l'on peut réussir à tirer son épingle du jeu.