Reconnaissez-vous ici le principe de l'ancrage? Il consiste à fixer son attention sur un prix passé, même si celui-ci ne détient aucun lien avec la valeur d'aujourd'hui. Si l'inverse s'était produit, et qu'en mars 2009, l'indice avait culminé à 3000, peut-être que l'on se sentirait beaucoup mieux avec le niveau actuel de 1950!
En négociation, l'ancrage est très présent, et ceux qui ne connaissent pas son pouvoir sont probablement victimes de son effet. Lorsque l'on tente de vous vendre un bien, on essaiera souvent de commencer avec un prix élevé. Si vous connaissez mal la valeur du fameux bien, vous penserez faire une affaire si vous payer 5000$ pour quelque chose qui était annoncé à 7000$ au départ. Si la valeur réelle s'élevait à 4000$, vous aurez beau penser aux 7000$ initiaux : vous avez quand même payé 1000$ de trop.
Comme nous le constatons en Bourse, ce principe fonctionne tout aussi bien à la hausse qu'à la baisse. Ceux qui estiment que tout est surévalué concentrent probablement leur attention sur les prix d'il y a quelques années. Il y a deux ou trois ans, plusieurs d'entre eux disaient la même chose! Or, l'essentiel consiste à toujours garder à l'esprit l'évaluation en fonction des profits. Selon les estimés, le S&P 500 se situerait à 18 ou 19 fois les profits. Rappelons-nous que durant la bulle technologique de la fin des années 90, nous avons été témoins d'un ratio de 30 fois. Certes, nous ne sommes pas emballés par le prix actuel de l'indice, mais certains exagèrent en sonnant constamment l'alarme. En fait, ces inquiétudes nous pousseraient plutôt à penser que la situation n'est pas dramatique. C'est lorsque l'euphorie emporte tout le monde que l'on devrait songer à paniquer.
Affirmer que l'immobilier canadien est cher : ancrage?