Aujourd’hui, les sociétés les plus prometteuses attendent plus tard que jamais pour s’inscrire à la Bourse. De ce fait, la longévité moyenne au S&P 500 de 18 ans est maintenue artificiellement élevée. Par exemple, si Uber (50 milliards), Airbnb (25 milliards), SpaceX (12 milliards) ou Dropbox (10 milliards) étaient en bourse, pensez-vous que JC Penney (2,7 milliards) aurait encore sa place au S&P 500?
Et ce n’est pas que les grandes sociétés dont le cycle de vie a raccourci. Il semble que ce soit également le cas des jeunes start-ups, dont l’espérance de vie moyenne se mesure désormais en mois. La baisse constante des coûts de démarrage d’une start-up, qui semble baisser au rythme de la soi-disant loi de Moore (qui prévoit que la densité des processeurs double tous les deux ans), est ici en cause.
Cette baisse de coût a ainsi incité les investisseurs en capital de risque au stade de l’amorçage à multiplier le nombre de leurs investissements. Aussi, la longévité des start-ups semble être en chute libre, même s’il existe peu de statistiques sur ce phénomène. Au Royaume-Uni, toutefois, on note que le taux de survie d’une start-up un an après sa fondation a chuté de 96,5% à 86,7% entre 2006 et 2010. Si ces chiffres sont représentatifs, on parle ici d’une chute très rapide.
La loi de Moore, en plus de faire baisser les coûts de démarrage des start-ups, pourrait aussi accélérer le rythme auquel notre société innove. C’est du moins le point de vue du futurologue Ray Kurzweil, aujourd’hui directeur de l’ingénierie de Google, selon qui la croissance exponentielle de la puissance des ordinateurs est garante d’une innovation technologie elle aussi exponentielle. Il faut rester sceptique face à un tel enthousiasme, surtout que la loi de Moore semble aujourd’hui s’essouffler, mais il ne faut pas rejeter du revers de la main ce lien potentiel entre l’innovation et la puissance de calcul des ordinateurs.