[Photo : Ludovic Maillard]
L’éditeur de jeu Ubisoft a annoncé le 15 mars dernier la création d’une chaire de recherche en intelligence artificielle à l'Université de Montréal, qui portera le nom de « Chaire industrielle CRSNG-Ubisoft en apprentissage de représentations pour les jeux vidéo immersifs ». Ainsi, une trentaine d'étudiants et de chercheurs travailleront de concert avec des employés d’Ubisoft en poursuivant l'objectif commun « de faire progresser les développements d'algorithmes d'apprentissage dits profonds » et « d'effectuer des percés significatives dans le domaine de l'apprentissage machine et de l'intelligence artificielle. » En contrepartie des cellules grises des étudiants, toutefois, Ubisoft s’est engagé à versé un million de dollars à l’Université de Montréal, à raison de 200 000 $ par année durant cinq ans.
Dans un contexte de sous-financement de l’éducation supérieure, ce type de partenariat est d’autant plus attrayant que les universités ont très peu de recours pour améliorer leur sort. L’université McGill, qui avait contrevenu aux règles du ministère de l’Éducation en fixant les droits de scolarité associés à son MBA à 29 500 $, en sait quelque chose. L’institution montréalaise, dont l’initiative aurait généré environ 1,7 million de revenus supplémentaires par année, s’est vue imposer une pénalité de plus de deux millions de dollars.
Le prestigieux Massachusetts Institute of Technology, dont les droits de scolarité n’ont aucune commune mesure avec ceux chargés par McGill, applique toutefois une recette que les universités québécoises pourraient imiter sans craindre les pénalités. En effet, les recherches commanditées apportent à l’institution plus de la moitié de son budget de fonctionnement annuel. En 2008, la seule recherche a rapporté à l’université des revenus s’élevant à 1,2 milliard de dollars américains. Et si les universités québécoises mettaient à contribution ses étudiants de deuxième et de troisième cycle pour remédier à leur sous-financement?