Toronto Star : Deux hypothèses douteuses
La stratégie de John Cruickshank repose donc sur deux hypothèses. D’une part, il prend pour acquis que les lecteurs supplémentaires que le Toronto Star ira chercher avec son application iPad seront des jeunes. Or, tandis que les téléphones intelligents sont plus populaires chez les 18-34 ans, les iPad, quant à eux, sont plus populaires au sein des 35-44 ans.
D’autre part, John Cruickshank semble croire que les revenus publicitaires générés par son application iPad seront suffisants pour couvrir les frais de licence imposés par La Presse pour l’utilisation de sa plateforme, pour défrayer le salaire des 60 nouveaux postes créés pour supporter le produit, et ce, tout en épongeant le déficit opérationnel du vaisseau amiral.
Lorsque je l’ai interrogé sur les tarifs publicitaires de l’application iPad du Toronto Star, John Cruickshank a répondu qu’il faudrait qu’elle devienne un média de masse pour pouvoir imposer des tarifs enviables : «Si on obtient une audience de 600 ou 700 000, on aura un levier pour vendre notre publicité à un premium», a-t-il expliqué.
C’est donc un copier-coller de la stratégie de La Presse+, en enlevant de l’équation l’ambition d’économiser sur les frais de distribution physique. Inutile de dire que, comme dans le cas de La Presse+, je doute fortement que les revenus publicitaires soient au rendez-vous. Par conséquent, je ne crois pas plus à la viabilité de l’app iPad du Toronto Star qu’à celle de La Presse+.