Constatant que le problème numéro un des entrepreneurs qui utilisaient son service était le développement de leur application mobile, Mikael Cho a eu l’idée de lancer une plateforme d’impartition de contrats de design et de développement Web et mobile. « Au début, notre produit n’était qu’une liste de courriels destinés à des pros triés sur le volet et un formulaire Google Doc pour préciser les besoins des donneurs de contrat », relate Mikael Cho.
AU début de l’expérience, les donneurs de contrat ne déboursaient que 10 $ par offre de contrat, mais le service a depuis lors beaucoup évolué. Rebaptisée Crew, la start-up perçoit désormais 15 % des contrats attribués sur sa plateforme, mais automatise la gestion des projets du début à la fin, offrant en quelque sorte un service moins complet que celui d’une agence, mais plus exhaustif que celui d’une plateforme comme UpWork.
Une plateforme pour la crème des travailleurs autonomes
Face au géant UpWork, toutefois, le principal critère de démarcation de Crew demeure la sélection minutieuse des professionnels qui peuvent offrir leurs services. Les quelque 550 professionnels approuvés par la plateforme auraient collectivement généré des revenus de 2,6 millions sur Crew depuis 2013 et 20% d’entre eux y gagnent plus de 50 000 $ par année. Le professionnel le mieux payé sur Crew engrangerait pour sa part 140 000 $ par année.
Contrairement à UpWork, où on retrouve une grande proportion de travailleurs situés dans des pays en voie de développement, 80% des travailleurs de Crew sont établis au Canada, aux États-Unis ou en Grande Bretagne. Selon Mikael Cho, cette répartition géographique n’est pas le fruit d’une décision à cet effet, mais simplement du critère de sélection rigoureux de Crew : « Nous n’acceptons que les professionnels qui ont travaillé sur des projets de grande qualité, ce qui fait qu’on accepte seulement une personne sur 20 qui applique. »
Forte de 23 employés, Crew doublera sous peu le nombre de travailleurs autonomes sur sa plateforme. Mikael Cho utilisera aussi son financement de 8,5 millions pour bâtir un réseau international d’espaces de travail collaboratif, dont le premier devrait être établi dans le Vieux-Montréal. Ceux-ci devraient être aussi bien destinés aux professionnels offrant leurs services sur Crew qu’aux autres travailleurs autonomes. Bref, c’est tout une progression pour une start-up qui, en 2012, était parmi les pires de sa cohorte de FounderFuel.