En 2012, avant d’entamer une poursuite, les dirigeants devraient consulter des avocats, certes, mais aussi les responsables des communications et des médias sociaux de l’entreprise. Advenant que ces derniers estiment qu’une poursuite donnée ait le potentiel de susciter l’indignation populaire, les décideurs pourraient tenir compte de ce risque dans leur prise de décision.
Le nouveau pdg de Yahoo, Scott Thompson, aurait d’ailleurs dû se livrer à cet exercice avant de déposer une poursuite pour violation de brevets contre nul autre que Facebook le 12 mars dernier. Depuis lors, bien que Facebook n’est pas tout à fait un David et Yahoo pas tout à fait un Goliath, les réactions négatives face à la démarche de Yahoo fusent de toute part. De nombreux blogueurs ont exprimé leur colère face à cette poursuite, qui ne viserait selon eux qu’à forcer Facebook à régler à l’amiable avant son introduction en Bourse.
Le géant des réseaux sociaux a ainsi gagné le capital de sympathie qu’a perdu le géant déchu de la recherche. De plus, Facebook a depuis lors acheté à IBM un portefeuille de quelque 750 brevets et déposé à son tour une poursuite pour violation de brevets contre Yahoo le 3 avril dernier. Bref, Yahoo avait tout compte fait davantage à perdre qu’à gagner dans cette bataille. Et si l'issue de son volet juridique demeure inconnue, une chose est certaine : Yahoo a déjà perdu la bataille de l’opinion publique.