(Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. Personne n’est passé à côté des nouveaux records pour le Nasdaq et le S&P 500 la semaine dernière. Euphorie pour certains analystes, scénario boucles d’or (goldilocks) pour d’autres, il est très compliqué aujourd’hui d’affirmer avec certitude dans quelle partie du cycle boursier nous nous trouvons (même si nous avons notre idée sur la question). C’est pour cela que nous vous proposons aujourd’hui une piqûre de rappel annuelle! Synthèse et analyse.
Les faits
Si Nvidia a touché un sommet historique mardi soir, pour le S&P 500, c’était la semaine dernière. Depuis le début de l’année, l’indice préféré des investisseurs (S&P 500) a progressé de 11% et le Nasdaq de 13%. Depuis novembre dernier, les chiffres sont encore plus importants puisque c’est respectivement 9% et 34%. Soit des hausses à faire pâlir la majeure partir des investisseurs. Se pose alors la question de savoir si nous nous trouvons face à une «euphorie passagère» ou si on peut dormir sur nos deux oreilles (l’expression est forte). Tentative de réponse avec les données fournies par TSE qui remontent souvent jusqu’à 150 ans!
Notons un paramètre important avant de commencer, nous sommes tout à fait conscients que le S&P 500 n’existe pas depuis 150 ans. Le S&P 500 a été créé en 1957. Auparavant, c’était le S&P 90 qui a été introduit en 1928. Avant cela, d’autres sources de données, telles que les Cowles Commissions, sont utilisées. Robert Shiller, l’auteur de Irrational Exuberance, a compilé les sources de données qui remontent à 1871, et DQYJD a encore rationalisé ces données.
Quelle est la performance annuelle du S&P 500 depuis 15 ans?
Le premier constat c’est que le marché boursier américain produit depuis longtemps des rendements annuels à deux chiffres. Le rendement annuel moyen du S&P 500 est de 10,62% sur les 100 dernières années.
Bien que le terme «rendement moyen» soit utilisé, il s’agit en fait de rendements annualisés qui incluent les intérêts composés sur la période en question. Les rendements annualisés prennent en compte la différence de pourcentage réelle entre un point dans le temps et un autre, et fournissent ensuite le rendement annuel qui aboutit à ce pourcentage de rendement total. Si l’on calculait simplement la moyenne des rendements de chaque année, on obtiendrait un rendement total différent de celui que l’actif a réellement atteint.
Le rendement annuel moyen historique du S&P 500 est de 9,28% sur les 150 dernières années, à la fin du mois d’avril 2024. Cela suppose que les dividendes soient réinvestis. Corrigé de l’inflation, le rendement moyen du marché boursier sur 150 ans (dividendes compris) est de 6,94%.
Voici les rendements annualisés de l’indice Nasdaq 100 pour les 25, 20, 10, 5, 3 et 1 dernières années.
Les indices ne sont pas en hausse chaque année!
Les statistiques ci-dessus peuvent donner l’impression que le marché boursier progresse presque chaque année. Mais ce n’est pas toujours le cas.
En fait, les actions ont tendance à évoluer latéralement la plupart du temps.
La plupart des progrès réalisés par le marché boursier au cours des 150 dernières années se sont produits en trois grandes étapes :
• Du milieu des années 40 au milieu des années 60
• Des années 80 au milieu des années 2000
• De 2010 à aujourd’hui, Le S&P 500 a chuté lors de la crise du Covid et s’est redressé pour atteindre de nouveaux records ces derniers jours.
Comme le montre le graphique ci-dessous (fourni par Tradingview), il est également possible d’évoluer latéralement, avec une faible croissance, parfois pendant des décennies. Pendant ces périodes, les dividendes constituent le seul rendement.