Que penser de la proposition Marceau?
La position de monsieur Molson est un solide uppercut à l'école du capitalisme nationaliste et à celle qui se situe plus à gauche sur le spectre.
Nous n'en sommes cependant qu'aux premiers jalons de la réflexion. Et il ne faudrait pas nécessairement conclure que le débat est clos.
Dans l'affaire BCE, la Cour Suprême a déjà statué qu'un conseil devait prendre en considération l'intérêt de plusieurs parties. Son jugement est cependant rempli de flou et les avocats ne s'entendent pas sur sa portée et son interprétation.
Le Québec possède peu de sièges sociaux d'importance, qui pourraient en bonne partie disparaître dans les prochaines années. Ce n'est pas le cas dans de plus grandes juridictions. Le ministre a raison de ne pas vouloir demeurer oisif.
Certains font valoir que les sociétés québécoises performantes sont à l'abri des OPA parce qu'elles ont la capacité de toujours créer plus de richesse que les offres qui pourraient être soumises. C'est un leurre duquel il faut se méfier, en pensant notamment à Alcan et à la notion de maturité de marché.
Histoire de ne pas se mettre d'autres juridictions à dos, il y aurait peut-être cependant lieu d'aborder la question de la protection des sièges sociaux différemment. En adoptant simplement une loi calquée sur celle du fédéral qui permettrait de refuser une transaction lorsqu'une entité est jugée stratégique pour l'économie de la province. On ratisserait moins large et cela aurait pour effet de simplifier le travail des administrateurs.
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