BLOGUE. Le premier débat économique de la campagne électorale s'est déroulé jeudi devant une centaine de membres du Conseil du patronat du Québec. Constat: vivement les cadres financiers des partis politiques parce que ça devient nettement perdant.
Ce n'est pas que les débatteurs Nicolas Marceau (PQ), Alain Paquet (PLQ) et Christian Dubé (CAQ) aient mal argumenté ou exprimé leurs positions, mais il est impossible de s'assurer de l'adéquation des engagements pris par les uns avec les impératifs de redressement des finances publiques.
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Le programme de la CAQ est particulièrement difficile à suivre à ce chapitre. Monsieur Dubé a indiqué qu'il visait à ce que l'équilibre budgétaire du Québec prenne en compte les immobilisations qui font grimper la dette.
Concrètement, le gouvernement du Québec doit revenir à l'équilibre budgétaire l'an prochain (2013-14), après un déficit de 1,5 G$ cette année. La dette augmentera cependant de plus de 5,8 G$ sur chacune de ces années en raison des immobilisations.
L'approche philosophique de la formation politique est intéressante, en ce qu'elle s'attaquerait sérieusement au problème de la dette, mais une somme à résorber de 5,8 G $ est tout un défi. Particulièrement lorsque l'on ne souhaite pas augmenter les impôts et que l'on additionne aux immobilisations des promesses que le parti évalue à 2,8G$ (total: 8,6 G$). À titre de comparaison, résorber le déficit de 4,3 G$ de 2009-2010 aura pris quatre exercices et notamment nécessité deux hausses de TVQ.
Monsieur Legault a déjà parlé d'aller chercher un 600 M$ chez Hydro, une centaine de millions $ par l'abolition des agences de la santé, et 300 millions avec la disparition des commissions scolaires. Mais on est vraiment loin du compte.
Il y a aussi la question des redevances sur les ressources naturelles, avec un minier qui pourrait un jour faire rentrer près de 500 M$. Le pari pétrolier sur Old Harry et l'Ile d'Anticosti est quant à lui loin d'être assuré.
Plus de lumière est nécessaire. Et assez rapidement. Car, pour l'instant, avant même de s'attaquer aux immobilisations, les engagements électoraux ne semblent même pas couverts.