Vu sous cet angle, il s'agit non plus de subventionner un concurrent, mais d'abaisser le plus possible, sans avoir à décaisser d'argent (il s'agit de cautionnement et non de prêts), le coût d'un service pour le contribuable de Terre-Neuve.
C'est le rôle d'un gouvernement de voir à ce que ses citoyens paient le moins possible pour un service. Qu'y a-t-il de mal à garantir une opération financière dont la mise ne semble pas outrancièrement à risque?
Le gouvernement fédéral joue son rôle en toute légitimité.
La question devient alors pour le Québec de savoir jusqu'à quel point il est en droit de s'indigner sans perdre sa dignité.
Il ne s'agit pas d'un projet qui vise à concurrencer Hydro-Québec, mais bien à favoriser l'autarcie énergétique de Terre-Neuve, au moindre coût possible. Il y a un dommage collatéral il est vrai, mais qui est bien minime. L'électricité terre-neuvienne supplémentaire aura peut-être même pour effet d'empêcher de naître un projet au gaz quelque part dans le nord-est qui aurait eu le même effet.
Indigné, le Québec a fermé vendredi les yeux sur un élément essentiel de l'histoire, qu'il n'a pas communiqué à sa population.
C'est ce qu'on appelle manquer collectivement de dignité.
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