Les arguments contre
Il ne fait pas de doute que la décision de Jamie Dimon de « mettre son siège en jeu », pour reprendre l'expression d'un ancien premier ministre, a eu un impact sur le suffrage exprimé.
Il fallait entendre en matinée les commentateurs de CNBC cuisiner le représentant du régime de retraite de la Ville de New York.
-Est-il dans l'intérêt de vos épargnants de voir le titre de JPMorgan reculer de 10% ou même davantage parce que Jamie Dimon s'en ira?, demandait-on avec défiance.
-Nous n'avons qu'un seul président aux États-Unis, a-t-on besoin d'un autre président pour surveiller le président? Et si le président du conseil était plus petit en envergure que Diamon et l'avait empêché de poser les actions qu'il a posées?
Ces arguments sont dépourvus de sens.
Il est fort peu probable qu'une prime Jamie Diamon existe dans le titre de JP Morgan. D'ordinaire, lorsque des gens de talent dirigent des entreprises, c'est plutôt un « escompte de succession » que choisit d'appliquer le marché. C'est notamment le cas avec Berkshire Hathaway et Warren Buffett. Un recul du titre aurait plutôt été attribuable à l'incertitude entourant la succession de monsieur Diamon. Or, le patron de JPMorgan est âgé de 57 ans et quittera un jour l'entreprise. Son retrait demandera une nouvelle recherche d'un chef de direction. Bref, on ne fait que repousser dans le temps une situation d'incertitude. Évidemment, il peut être argué que monsieur Diamon aura à ce moment préparé sa succession. Il peut cependant aussi être répliqué qu'il est celui qui a le moins intérêt à mettre en place un plan de succession.
La comparaison de l'absence d'un président pour surveiller le président des États-Unis est par ailleurs tout simplement farfelue. Et revient à dire que l'on pourrait aussi se passer des conseils d'administration.
L'argument de la Caisse est plus solide et a au moins le mérite de ne pas focaliser sur la performance à court terme.
Elle dit avoir été rassurée par la nomination d'un administrateur principal indépendant désormais chargé de veiller au déroulement efficace des travaux du conseil.
Puis, avoir ensuite suivi sa politique d'exercice de droit de vote. Celle-ci stipule: Bien que favorisant, d’un point de vue théorique, le partage des fonctions entre le président du conseil et le chef de la direction, la Caisse estime que chaque cas doit être examiné à son mérite, en fonction des divers contextes, notamment en raison du partage de responsabilités entre les dirigeants, de leur évaluation, des plans de succession et autres mécanismes de fonctionnement de l’entreprise, de sa taille, de même que des coûts reliés à ce partage ou d’autres circonstances pertinentes.
La Caisse estime qu’il appartient au conseil d’administration de revoir et d’évaluer régulièrement l’opportunité du recours à un ou deux postes et d’en faire rapport à l’assemblée annuelle des actionnaires, qui devraient être appelés à se prononcer sur le cumul lorsqu’il est recommandé par le conseil.
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