La décision de Québec est la bonne, mais...
La décision de Québec de déférer le dossier au BAPE et de tenter d'introduire un moratoire pour les activités gazières dans les basses-terres du Saint-Laurent est la bonne.
Tout comme, rétrospectivement, l'était celle de créer un comité pour mener une évaluation environnementale stratégique. Ce comité ne faisait pas l'unanimité quant à sa composition. Talisman y avait notamment un représentant. Cette présence devrait cependant normalement avoir eu pour corollaire d'assurer que tous les volets que l'industrie souhaitait voir couvert par des études, l'aient été.
C'est 78 études qui devraient maintenant être transférées au BAPE, un forum qui permettra à chacun d'attaquer, de nuancer, ou encore, de reconnaître leur validité.
Le forum sera doté de commissaires qui auront pour mission d'arbitrer et faire des recommandations. Sans cet exercice, plusieurs citoyens auraient probablement été sous l'impression de ne pas avoir été entendus. Ce qui aurait augmenté le risque d'un nouveau dérapage drapé sous un motif de légitimité.
Le défi sera maintenant pour le BAPE de nommer un panel de commissaires dont l'objectivité soit dès le départ reconnue par la collectivité.
Un défi difficile. Le gouvernement a une lourde pente à remonter, après le limogeage automnal du président et du vice-président du BAPE, et leur remplacement par Pierre Baril et Louis-Gilles Francoeur.
Les dernières passes d'armes sur la politisation du BAPE au cours de l'ère libérale, et sa soi-disant dépolitisation sous la nouvelle ère péquiste, n'aideront pas à l'exercice. Souhaitons que parmi les 25 commissaires à temps partiel que compte l'organisme quelques-uns aient un pedigree de nature à rallier la confiance de tous les camps.
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