Faut-il céder à Alcoa?
Faut-il dans ce contexte céder à Alcoa?
Augmenter les prix de 50% comme nous y autorise l'entente de 2008, serait, comme le dit monsieur Parizeau, nettement déraisonnable.
Dans les souliers du gouvernement, pour reprendre l'expression de l'ancien premier ministre, on finasserait cependant un peu.
Un classement de la firme Wood Mackenzie place actuellement les alumineries de Deschambault et Bécancour au troisième et quatrième rang de la vingtaine d'alumineries d'Alcoa dans le monde, en termes de coûts de production (cash costs). Leur coût est respectivement à 0,74$ US et 0,75$ US/livre, ce qui les place au 28e et 30e rang mondial.
C'est moins bon pour l'unité restante de Baie-Comeau (après la fermeture des Söderberg). Son coût de 0,82$ US/livre la positionne dans la moyenne des usines, et au 52e rang mondial (sur au moins 159, puisque la dernière d'Alcoa est au 159e rang).
Évidemment ces coûts sont avant la hausse de prix de l'électricité prévue pour 2015. On peut néanmoins voir que Québec semble avoir un peu d'espace de négociation pour faire des gains par rapport à l'entente actuelle, finissant en 2015. Il serait en effet étonnant qu'Alcoa tienne vraiment à fermer ses meilleures usines. D'autant que ses ratios d'endettement sont élevés et qu'elle a besoin de ses usines actuellement les plus performantes pour demeurer dans les bonnes grâces des agences de notation.
Québec pourrait peut-être obtenir un meilleur tarif qu'actuellement dans les années de cycle haussier. Le gouvernement pourrait peut-être aussi préférer s'assurer que le projet de remplacement des Soderberg de Baie-Comeau (1,2 G$) ira de l'avant. Dans l'état actuel du marché, on a personnellement des doutes qu'Alcoa ira de l'avant. Le projet est d'ailleurs repoussé depuis quelques années. Ces 900 emplois semblent effectivement plus à risque.
Conclusion?
Québec doit assurément reculer. Mais non sans obtenir un peu d'argent, ou des garanties d'investissement à Baie Comeau sur un horizon déterminé. Il vaut la peine de finasser.
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