Meilleure probabilité de ce côté. C'est d'ailleurs la société que l'analyste Shreedhar voit comme celle ayant le plus de chance d'obtenir l'actif.
La société mère de Sobeys détient la bannière de pharmacies Lawton's dans l'Atlantique, et Rexall n'a aucune pharmacie dans cette région. L'acquisition permettrait une belle complémentarité. Il y a du dédoublement en Ontario avec les pharmacies intégrées aux épiceries Safeway, mais ce dédoublement est moins important que celui de Shoppers et ne devrait pas poser problème.
Empire a cependant de la difficulté à intégrer Safeway, qu'elle a payé cher en 2013, et dont la rentabilité a baissé. Si une offre devait survenir aujourd'hui, il n'est pas sûr que la société se lancerait avant tant de force. Il faudra voir la suite des choses avec Safeway.
Metro (MRU, 35,73 $)
En 2013, Metro s'intéressait aussi à Safeway. Elle s'était fait coiffer au fil par Empire et estimait que celle-ci avait payé trop cher.
Disciplinée, Metro n'en souhaite pas moins faire grandir ses activités de pharmacie (elle détient notamment Brunet). L'entreprise est actuellement confinée en Ontario et au Québec, dans des marchés de l'épicerie à maturité. Une présence accrue dans le secteur pharmaceutique lui ouvrirait un marché en croissance en raison du vieillissement de la population. De plus, elle lui permettrait d'implanter une infrastructure de distribution dans l'Ouest. Grâce à son bloc d'actions dans Alimentation Couche-Tard, l'argent n'est pas un problème.
Bonne probabilité de réalisation.
Groupe Jean Coutu (PJC.A, 19,91 $)
C'est évidemment l'acquéreur auquel on pense en premier lieu. L'analyste de la Financière Banque Nationale voit des difficultés dans le fait que le modèle de Jean Coutu en soit un de franchisés (les Rexall sont des magasins de type corporatif).
Ça n'a pas été un problème en 1994 lors de l'acquisition de Brooks, qui a été un succès. Ça peut en avoir été un en 2004 avec l'achat des Eckerd, qui était couplé à un fort niveau d'endettement. L'acquisition de Rexall demanderait encore une fois des emprunts très élevés ou une émission d'actions. Mais Jean Coutu pourrait faire davantage grimper le bénéfice que tous les autres candidats, calcule Vishal Shreedhar.
Dans son livre Sans prescription ni ordonnance, publié en 2010, Jean Coutu ne fermait pas la porte à une nouvelle aventure. Il qualifiait l'achat d'Eckerd de «rendez-vous reporté». «Nous avons beaucoup appris de cette expérience et nous comptons bien demeurer vigilants afin qu'elle nous serve tout à la fois de tremplin et de balise lorsque de prochaines possibilités d'expansions en sol américain se présenteront à nous», écrivait-il.
C'est pour cela qu'on croit qu'un triangle amoureux se dessine entre Rexall et ses courtisans les plus probables, Jean Coutu et Metro.
Sur le radar - Les recommandations des analystes qui suivent le titre de :
Jean Coutu (PJC.A, 19,91 $)
› 5 Conserver
› 3 Sous-performance
› 1 Vendre
› 1 Surperformance
Cible moyenne: 22,10 $
Metro (MRU, 35,73 $)
› 1 Achat
› 6 Surperformance
› 5 Conserver
› 1 Sous- performance
Cible moyenne: 39,30 $
Source : Bloomberg