[Photo : Benjamin Nantel, LesAffaires.com]
BLOGUE. C'est avec une question en tête que l'on est rentré mardi matin à l'assemblée annuelle de Jean Coutu, pour finalement ressortir avec une autre.
En matinée, le groupe confirmait qu'il avait vendu de ses actions de Rite-Aid. Un gros bloc de 56 millions, pour une valeur totale de 82,8 M$. C'était la deuxième diminution de participation du groupe québécois dans le pharmacien américain. Après avoir détenu 32% des actions, il en détient aujourd'hui 19,8%.
"Rite Aid s'est refinancée en février jusqu'en 2015-2017, pourquoi Jean Coutu sort-il si rapidement? Aurait-il besoin de liquidités pour une acquisition prochaine?", se demandait-on à l'entrée.
SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT
PLUS : Pouvoirs accrus des pharmaciens: Jean Coutu veut être prêt
François Jean Coutu a pas mal répondu à l'interrogation. "On voulait réduire notre exposition aux États-Unis et voir si notre investissement était monnayable. On sait maintenant qu'il l'est", a-t-il dit.
Pas fou. C'est une chose de posséder 32% d'une entreprise, mais encore faut-il être capable d'en sortir sans que le titre ne s'effondre parce que justement on en sort.
Il serait surprenant de voir Coutu liquider ses actions restantes à court et moyen terme. Le jugement de la Cour Suprême sur les soins de santé aux États-Unis vient améliorer les perspectives, et monsieur Coutu a laissé entendre que l'on pourrait maintenant attendre avant de se départir d'autres actions.
Avec cette vente, Jean Coutu n'a pratiquement plus de dette. Pour répondre au deuxième volet de la question: il n'apparaît cependant pas que la société soit sur le point de procéder à une importante acquisition. Le chef de la direction financière, André Belzile, a surtout parlé de réinvestissement dans le réseau, de rachat d'actions et d'une possible hausse du dividende (0,24$ par action actuellement) pour l'avenir.
Ce n'est pas que l'entreprise n'est pas à la recherche d'occasions, mais celles-ci se font rares. "On ne peut pas aller aux États-Unis. En Ontario, on a toujours voulu augmenter notre présence, mais disons que ce ne sont pas les meilleures années pour les pharmacies là-bas", a notamment dit monsieur Coutu.
Québec décidera de la croissance future
Constat: c'est au Québec qu'apparaît devoir se générer la croissance des prochains trimestres.
Et c'est probablement le gouvernement lui-même qui décidera en bonne partie de celle-ci.