Beaucoup d'analystes demeurent prudents, ces jours-ci, face à la valeur du titre de Jean Coutu. L'entreprise rapporte des résultats qui sont conformes aux attentes. Mais les investisseurs semblent prêts à payer un peu cher au goût de certains pour ces bénéfices (plus de 15 fois le bénéfice attendu en février 2013).
C'est que Coutu doit actuellement faire face à de sérieux vents contraires. En enjoignant le pas à l'Ontario, Québec a notamment décidé d'abaisser le prix des médicaments génériques (de 30% à 25% de celui du médicament d'origine).
Au dernier trimestre, Coutu a réussi à contrer l'impact et a vu ses ventes et marges tout de même augmenter.
L'Ontario vient cependant d'annoncer son intention de ramener de 25% à 20% le prix qu'elle est prête à payer pour les 10 plus importants produits génériques vendus. Financière Banque Nationale évalue que ces produits représentent de 30 à 35% du total des produits pharmaceutiques vendus.
Québec, qui bénéficie d'une clause du meilleur prix, devrait se prévaloir de la même recette dans quelque temps. Les ventes des pharmacies et de Pro-Doc (le fabricant de génériques de Coutu) devraient alors normalement encaisser.
À l'assemblée, Jean Coutu a cependant longuement parlé du projet de loi 41 qui pourrait permettre aux pharmaciens de poser plus de gestes médicaux. On pourrait ainsi les voir renouveler des prescriptions, ajuster des doses, faire des tests d'efficacité en laboratoire, etc. Ces nouvelles responsabilités permettraient sans doute de désengorger le système de santé, et elles devraient aussi permettre d'obtenir de nouveaux honoraires. Le groupe Jean Coutu perçoit des redevances sur les honoraires de ses pharmaciens, ce qui devrait normalement faire grimper sa rentabilité. D'autant que l'ensemble des honoraires des pharmaciens est actuellement en discussion.
De quel ordre pourraient être l'ajustement des honoraires?
Là est toute la question. François Jean Coutu dit croire que les négociations devraient progresser cet automne pour une solution en janvier 2013.
Restons à l'affût. Des décisions de Québec, dépendra la croissance de Jean Coutu.
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