C'est de ce deuxième axe que provient le problème. Si le Bureau de la concurrence trouve que la situation est trop propice à l'abus sur les prix et n'autorise pas l'une ou l'autre des fusions, le projet est mort.
La fusion d'Alpha avec la Bourse de Toronto est particulièrement préoccupante à ce chapitre. Maple a beau dire qu'il y a d'autres joueurs et qu'une grande partie du marché glisse sur les bourses américaines avec un nombre croissant d'inscriptions transfrontalières, il reste que le risque de prix haussier est élevé. CI Financial, Raymond James, Haywood Securities et quelques autres ne se sont pas prononcées pour rien en faveur de Londres. Ces firmes redoutent un comportement abusif.
C'est un peu différent pour la fusion de CDS avec la Bourse de Montréal.
Il y a un risque quant aux prix demandés pour la compensation, CDS passant d'une situation sans but lucratif à une situation à but lucratif. Un risque d'autant plus présent que le président du groupe TMX nous confiait mercredi avoir déjà discuté à quelques reprises de l'achat de CDS dans le passé, mais s'être heurté à un refus de celle-ci. Les banques, qui, rappelons-le, sont en fait les principales actionnaires de CDS, ont-elles à l'époque refusé parce qu'elles redoutaient qu'il leur en coûte après coup très cher en coûts d'utilisation?
Un élément important plaide cependant en faveur de cette fusion.
Un gros débat a présentement cours sur l'endroit où devraient se négocier les swaps de taux d'intérêt des institutions financières canadiennes, ces produits hors cote qui, selon les ententes du G20, devront bientôt passer par une chambre de compensation.
Les plus grosses institutions favorisent apparemment des chambres de compensation étrangères qu'elles utilisent déjà alors que les plus petites, comme la Nationale et Desjardins, favorisent une solution canadienne. C'est un énorme marché, sur lequel la Banque du Canada aimerait bien conserver son influence. Il faudra de l'échelle pour l'obtenir, et ce n'est pas en demeurant fragmenté que les chances augmenteront.
Il sera donc intéressant, pour cette seconde fusion, de voir si le Bureau acceptera d'adopter une grille d'analyse qui ne tienne pas uniquement compte d'une approche consommateur.
Un mauvais synchronisme pour Maple