L'on entend par exemple régulièrement des participants se courroucer parce que nos ressources naturelles passent sous contrôle étranger. Là n'est pas le problème, car ces ressources demeurent toujours en sol canadien et, ultimement, le gouvernement conserve la possibilité d'agir dans le futur par loi spéciale et de contraindre des entreprises à respecter sa volonté.
Le danger est plutôt dans la perte du savoir faire humain et dans celle des avances scientifiques et technologiques. Laissez passer Research in motion à Motorola, les avancées technologiques et ses secrets seront relayés dans les laboratoires étrangers, et c'est probablement eux qui prendront un jour la place de nos chercheurs. Une fois l'exode survenu, on ne peut pas remédier à cela par loi spéciale. Ce qui est détruit, ne peut être reconstruit.
Revenons à cet argument du "free market capitalism" et qu'il est gagnant pour le Canada de laisser aux étrangers la possibilité de prendre le contrôle de nos entreprises parce que les nôtres peuvent ensuite faire de même.
C'est malheureusement un sophisme, une erreur de raisonnement. Une société de 32 millions d'habitants a en effet beaucoup plus à perdre au jeu du capitalisme sans contrainte, qu'une société de 300 millions d'habitants. La grosse société peut vider assez rapidement les sièges sociaux de sa voisine et s'emparer d'une grande partie de ses avancées intellectuelles et technologiques; l'autre ne le pourra jamais.
Il ne s'agit pas d'empêcher les entreprises étrangères de venir vendre leurs produits ici (le libre échange est maintenu pour les produits et services), ni d'empêcher toutes les acquisitions d'entreprises, il s'agit de limiter la possibilité qu'elles ont de prendre le contrôle de nos plus importantes sociétés, nos fleurons corporatifs.
Étonnant débat