La décision de Rona de commencer à verser un dividende nous a de prime abord un peu surpris, hier. Le glas sonne-t-il pour la croissance?
Warren Buffett l'a toujours dit: tant et aussi longtemps que l'on croira être en mesure d'offrir plus de rendement que les indices du marché, Berkshire Hathaway ne versera pas de dividende. Le jour où Berkshire sera devenue trop importante et qu'il nous sera impossible de battre le marché, nous instaurerons un dividende afin de permettre aux actionnaires d'obtenir un meilleur rendement ailleurs.
Telle est la règle en finance. On réinvestit dans l'entreprise les bénéfices qu'elle produit aussi longtemps que l'on croit qu'elle peut générer sur ceux-ci un rendement supérieur à celui du marché. Le jour où l'on n'est plus capable de générer un rendement suffisant sur l'ensemble de ses bénéfices, on en retourne une partie aux propriétaires pour qu'ils puissent en disposer autrement.
C'est un peu ce que vient de faire Rona. Avec un dividende à 0,07$ par action (1% de rendement sur le cours actuel), Rona retournera près de 18 M$ de dollars à ses actionnaires, soit près de 12% du bénéfice net qu'elle génère.
Plus à venir?
Desjardins spéculait mercredi que le dividende pourrait être de nouveau haussé en septembre. La question qui suit est évidemment: de combien? Ou, si on préfère, jusqu'à quel point Rona croit-elle que sa croissance est sur le point de plafonner?
L'entreprise a déjà connu de meilleurs jours. Les bénéfices de Rona sont en baisse depuis plusieurs mois. Au troisième trimestre 2010, les ventes des magasins comparables étaient en recul de 2,5%. Déjà l'année précédente, elles avaient reculé de 5,9%.
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