En fait, on s'est plutôt demandé si monsieur Coutu ne doutait pas de la viabilité de Rite Aid et ne voyait pas Jean Coutu éventuellement racheter une partie du réseau (les anciennes Brooks?) dans des circonstances où les devoirs de loyauté n'auraient plus d'application.
Bilan chancelant chez Rite Aid
Il faut en effet savoir que les affaires ne vont toujours pas très bien chez Rite Aid.
Au dernier trimestre, la société américaine rapporte un bénéfice avant intérêts de 12 M$ US. Plutôt faible quand on sait que les charges d'intérêts trimestrielles s'élèvent à 140 M$ US…
La compagnie a encore du temps devant elle. À la faveur d'un marché obligataire exceptionnellement favorable aux entreprises, elle a réussi, il y a quelque temps, à refinancer une bonne partie de sa dette. Si bien que la prochaine échéance importante n'est qu'en septembre 2012.
Mais un certain nombre d'analystes doutent qu'à cette date le troisième pharmacien aux États-Unis puisse passer à travers, ou compte à tout le moins autant d'établissements qu'aujourd'hui.
Morningstar estime en outre qu'avec des dépenses en capital de 250 M$ par année, Rite Aid continue de sous-investir dans ses établissements. Il faudrait au moins 100 M$ de plus juste pour prévenir leur détérioration.
Au même moment, la concurrence devient de plus en plus féroce, alors que Walmart vient d'introduire une prescription générique à 4$ US et que Walgreen et CVS y vont de prescriptions à 90 jours.
En fait, la maison évalue à 75% les probabilités que Rite Aid ne parvienne pas à générer suffisamment de flux de trésorerie pour repayer sa dette, et qu'il ne reste plus d'argent pour les actionnaires.