Le 10 novembre, Pierre Karl Péladeau y allait d'une lettre ouverte dans le National Post titrée: "Ne laissez pas les acteurs de l'oligopole miser sans entrave".
Essentiellement M. Péladeau fait l'éloge de l'ouverture du sans-fil à une plus grande concurrence en vantant les baisses de prix obtenues, note qu'elle a amené une forte innovation technologique (notamment avec Bell et Telus qui ont immédiatement décidé d'investir dans un réseau 3G), et qu'elle a créé des milliers d'emplois bien payés.
Il soutient que tout cela aurait été impossible si, en 2008, le gouvernement n'avait pas favorisé l'entrée des nouveaux acteurs dans le sans fil, en leur réservant par exemple 40% du nouveau spectre mis à l'encan et en encourageant les joueurs actuels à partager leurs tours et conclure des ententes d'itinérance.
Tous les avantages obtenus, dit-il, pourraient maintenant être mis en péril alors que les acteurs de l'oligopole (ci-nommé, BCE, Rogers et Telus) demandent qu'il n'y ait pas de conditions particulières pour l'encan du 700 et du 2500 MHz.
M. Péladeau estime que les grands joueurs contrôlent déjà une proportion disproportionnée du spectre. Leur permettre de miser dans un marché ouvert ne ferait alors que déboucher sur une plus grande concentration de spectre entre leurs mains et leur donnerait plus de pouvoir sur le marché.
La réplique
La réplique n'a pas tardé à venir. Dans une lettre ouverte au Post, le vice-président affaires réglementaires et gouvernementales de Telus, Michael Hennessy rétorque que "les barons du câble n'ont pas besoin de protection".
Il estime que Quebecor ne cherche qu'à obtenir des conditions favorables pour payer moins cher son spectre que les autres joueurs.
M. Hennessy fait notamment valoir que les sociétés de câble sont suffisamment nanties. À titre d'exemple, dans les derniers huit ans, le tarif de base du câble a en moyenne grimpé deux fois plus rapidement que l'indice des prix à la consommation.
Si Shaw, ajoute-t-il, a les moyens de payer 2G $ pour acheter Canwest et des contenus, elle a aussi suffisamment d'argent pour payer son spectre comme les autres.
En outre, conclut le v-p, lorsque Telus investit 2 G$ pour amener Optik TV (la fibre optique jusqu'à la maison) et concurrencer le câble, elle ne bénéficie d'aucun avantage.