Notre interprétation du tout
Il se trouve de bonnes choses dans cette plate-forme, mais, malheureusement, monsieur Ignatieff est trop pressé de dépenser.
Le Parti libéral laisse entendre que tant pour la première année que pour la seconde il creusera le déficit de 1,5 G$ de moins que ce que projetaient les conservateurs.
C'est peut-être vrai, mais on n'est pas très sûr du chiffre et on n'aime pas tellement la façon dont la chose est présentée.
Il y a pour 500 M$ de revenus liés au spectre sans-fil dans le calcul. Les conservateurs aussi auraient bénéficié de la somme. Il y a aussi pour 500 M$ de dollars de compressions supplémentaires dans le calcul. Dans leur dernier budget les conservateurs ont annoncé un exercice de révision stratégique qui pourrait pour cette deuxième année déboucher sur une compression supplémentaire de 1 G$ (c'est-à-dire 500 M$ de plus que ce qui est anticipé par les libéraux).
À compter de la deuxième année donc, les libéraux ne font donc pas vraiment mieux que les conservateurs au plan financier, malgré une récupération de 5,2 G$ en impôts aux entreprises.
Ce qu'on aurait aimé
Si on était à la tête d'une formation politique, on aurait récupéré le 5,2 G$ de baisses d'impôt aux entreprises (nous sommes déjà suffisamment compétitifs au plan international), et il aurait en grande partie été affecté en réduction du déficit (19,4 G$ de déficit prévu dans deux ans). Ç'aurait été ça de moins de pousser à la dette et conséquemment en charges futures.
Évidemment, notre plateforme électorale aurait été plutôt mince en nouvelles mesures. Mais l'heure n'est pas à la dépense, plutôt au retour à l'équilibre. Il s'agit d'y aller d'une saine prudence pour préserver l'équité générationnelle . Il est loin d'être certain qu'une autre récession ne frappera pas un peu plus loin et ne nous fera pas poursuivre dans le rouge encore pour un temps. Alors que l'économie tourne relativement bien, ne nous payons pas plus de bon temps que nécessaire.
On sait, on sait, zéro vote pour Pouliot à l'élection…