François Pouliot: Le verdict sur les plateformes Harper, Layton et Ignatieff

Publié le 12/04/2011 à 09:17, mis à jour le 25/04/2011 à 14:48

François Pouliot: Le verdict sur les plateformes Harper, Layton et Ignatieff

Publié le 12/04/2011 à 09:17, mis à jour le 25/04/2011 à 14:48

Le programme du NPD

Il est assez étonnant de constater que les manchettes de la fin de semaine étaient à l'effet que les conservateurs allaient atteindre l'équilibre zéro un an plus tôt que prévu. Personne n'en a parlé, mais c'est aussi ce que prévoit le programme du NPD.

Là s'arrêtent toutefois les parallèles. Attachez bien votre tuque côté dépenses. Dès la première année, le parti entend dépenser pour près de 9 G$ de plus que ce qui est au budget. Le chiffre monte à 12,7 G$ la seconde. Et c'est sans compter ses initiatives vertes qui font en vérité passer les dépenses à 12,5 G$ pour la première année et 17 G$ pour la seconde.

À titre comparatif, les conservateurs ajoutent 0,7 G$ en 2011-12 et 1,7 G$ la suivante, alors que les libéraux ajoutent 2 G$ et 5,5 G$. C'est toute une différence. Qu'il faut évidemment combler par de nouveaux revenus ou des coupes ailleurs. La récupération devrait en gros provenir des opérations suivantes (à la deuxième année):

-Restauration des impôts des grandes entreprises à 19,5%:8,6 G$

-Fin des subventions aux sources d'énergies polluantes: 2 G$

-Attaque sur les paradis fiscaux: 2G$

-Revenu du Régime de plafonnement et d'échange (initiatives vertes): 4,3 G$.

Notre verdict: Il y a de très intéressantes mesures sociales et économiques dans le programme du NPD, mais elles sont trop importantes et elles arrivent trop tôt.

Trop importantes comme l'illustre le fait que l'on doive remonter le taux d'imposition des grandes entreprises à 19,5% pour les éponger. Ce taux n'était qu'à 18% en début d'année. C'est une chose de demander aux entreprises d'abandonner un bonbon qu'elles n'ont que depuis 4-5 mois, c'est autre chose d'augmenter les impôts.

Trop importantes aussi du fait qu'à 2G $ (3,2 G$ dans 3 ans) la récupération attendue de l'effort sur les paradis fiscaux apparaît un peu optimiste. De mémoire, on a déjà lu quelque chose à l'effet que les banques canadiennes évitaient pour 2,4 G$ de contributions fiscales grâce à des paradis, et les entreprises canadiennes 600 M$. Ça fait 3G $, mais il y a toutes sortes de considérations à prendre en compte avant d'abolir sans discernement. Une récupération de 2G $ n'est pas dans la poche (et encore moins une de 3,2 G$).

Trop tôt pour le même motif que pour le programme conservateur: on ne devrait dépenser qu'après avoir atteint l'équilibre financier et dans l'intérim plutôt chercher à réduire le déficit et moins envoyer à la dette.

Rappel du programme libéral

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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