Pour qui voter?
Notre vote ira au parti qui promettra le moins de nouveaux programmes et le plus de mesures susceptibles d'accélérer le retour à l'équilibre budgétaire. Évidemment, avec une cadence raisonnable (il ne s'agit pas non plus d'enrayer ou paralyser les services gouvernementaux).
À ce chapitre, monsieur Ignatieff apparaît pour l'instant avoir une longueur d'avance, puisqu'il table sur l'abolition des baisses d'impôt aux entreprises. Les conservateurs n'oseront pas sabrer dans ces baisses, ce serait renier une promesse électorale.
L'abolition ne serait pas scandaleuse. Le Canada est actuellement au sixième rang de 31 pays industrialisés de l'OCDE en matière de fiscalité des entreprises, selon le Mouvement Desjardins. Notre situation est concurrentielle.
Il reste cependant à voir avec quelle force le chef libéral entend se consacrer à la réduction accélérée du déficit. Le Parti libéral parle d'une enveloppe de 6G$ qui pourrait être récupérée si l'on éliminait la baisse d'impôt consentie aux entreprises au 1er janvier de cette année (de 18% à 16,5%), de même que celle promise pour le 1er janvier 2012 (de 16,5% à 15%).
On n'est pas tout à fait sûr du chiffre. Un échange avec l'économiste Benoît Durocher, de Desjardins, permet de penser que chaque point de pourcentage de baisse d'impôt coûte environ 1 G$ au gouvernement. L'espace de récupération de monsieur Ignatieff pourrait donc plutôt n'être que de 3-4 G$. Et il vient de retrancher 1 G$ avec sa promesse pour soutenir les études postsecondaires.
Bien hâte de voir quelle sera la hauteur des promesses à venir. Qui a dit qu'il n'y avait pas de suspense ou d'enjeu à cette campagne?