Le gouvernement fait bien de réfléchir, afin de ne pas créer une nouvelle entité bureaucratique.
À première vue, ça semble cependant une excellente idée.
On peut même se demander si l'État ne devrait pas revoir une partie du rôle de la Commission de la construction du Québec pour amener aussi à la table les inspecteurs de chantier.
Toujours besoin d’une commission d’enquête?
Oui. Une telle commission permettrait au gouvernement d'obtenir des recommandations pour éventuellement bonifier ses interventions.
La Sûreté du Québec et la GRC sont déjà au travail avec l'escouade Marteau. Mais on ne sait malheureusement trop sur quoi elles travaillent. Une fois les enquêtes policières complétées, on pourrait aller plus loin en donnant par exemple mandat à une commission d’examiner les techniques de travail au noir, ou encore les questions d’oligopole. Le tout étant fonction du niveau de preuve que la police aura pu accumuler. En d’autres mots, là où la police n’aura pu aller ou récolter suffisamment de preuve pour des accusations criminelle, on pourrait tenter de suppléer avec la commission.
On dit « une fois les enquêtes policières complétées », car il s'agit de ne pas nuire à la police dans sa stratégie d'inculpation. Le gouvernement n’a peut-être pas tout à fait tort lorsqu’il dit qu’une commission d'enquête permettrait à certains individus de s'en sortir en invoquant après coup (lors d'une accusation criminelle) l'immunité dont bénéficiait leur témoignage.
Laissons donc encore passer quelques mois. Si rien ne bouge, Québec n'aura alors vraiment plus de munitions pour ne pas aller de l’avant.
Rappelons que le coût de l'exercice n'apparaît pas ici d'une extrême pertinence. Le programme d'infrastructures en cours au Québec est de 40 G$. On est assez confiant qu'une commission d'enquête s'autofinancerait juste de par les impôts qui seraient récupérés et les coûts qu'elle permettrait ensuite d'épargner.