Les pourfendeurs du Fonds de solidarité ne sont pas sans arguments.
Aucun n'a cependant présenté à ce jour une option qui garantisse un levier aussi puissant pour le financement des entreprises d'ici. Ni fait la démonstration d'une surabondance de capitaux pour celles-ci.
Selon KPMG, en 2012, le Fonds a injecté pour 908 M $ en capital de développement (placements à risque non garantis). C'est 3,3 fois le coût de la contribution des gouvernements. En 2013, il était anticipé que le Fonds injecterait 521 M $, soit deux fois le coût de la contribution des gouvernements.
Pour remplacer le crédit d'impôt, le fédéral veut plutôt injecter 400 M $ sur 7 à 10 ans (de 40 à 57 M $ par année) dans des fonds de capital de risque. À strictement parler, il n'y a pas de coût pour lui (en présumant que l'argent n'est pas perdu), mais on n'a pas encore idée de l'effet de levier qu'auront ces 400 M $ sur le capital de risque au Canada. D'un point de vue québécois, en présumant que la province récolte 25 % de l'enveloppe, on ne se retrouve en outre qu'avec un effort fédéral de 10 à 15 M $ par année (comparativement à environ 125 M $ actuellement).
Le coût est moindre pour le gouvernement fédéral, mais de combien de revenus indirects potentiels se prive-t-il, et prive-t-il le Québec ?
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